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La Nouvelle-Orléans est la nouvelle cible de l'ICE, la police fédérale de l'immigration, dans une opération d'arrestations d'immigrés sans papiers. Donald Trump a promis d'envoyer la Garde nationale pour lutter contre la criminalité et soutenir l'ICE, malgré les controverses sur les politiques de sanctuarisation et les statistiques sur la criminalité des immigrés.

La Nouvelle-Orléans, ville majoritairement démocrate, est devenue la dernière cible de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE), la police fédérale de l’immigration américaine. Le ministère de la Sécurité intérieure a annoncé, mercredi 3 décembre, une vaste opération d’arrestations d’immigrés sans papiers, qualifiés de « criminels », reprochant à la ville de Louisiane son manque de coopération avec les autorités fédérales.

Donald Trump a réitéré son intention de déployer la Garde nationale à La Nouvelle-Orléans, une mesure déjà appliquée à Los Angeles, Washington et Memphis, toujours sans l’accord des autorités locales démocrates. Le président justifie ces renforts par la nécessité de combattre la criminalité et de soutenir l’ICE. Il a précisé avoir répondu à une demande du gouverneur républicain de Louisiane, Jeff Landry, et a promis un déploiement « dans environ deux semaines ». Kristi Noem, secrétaire à la Sécurité intérieure, a déclaré sur X que l’opération visait à « chasser les pires des pires de La Nouvelle-Orléans ».

Le ministère a expliqué que cette opération ciblait des « immigrés en situation irrégulière criminels en liberté », critiquant la politique de sanctuarisation de La Nouvelle-Orléans. Ces politiques, adoptées par de nombreux États et villes démocrates, limitent la collaboration entre les forces de l’ordre locales et l’ICE, afin de protéger les immigrés sans papiers des expulsions. Un photographe de l’Agence France-Presse (AFP) a constaté des arrestations, parfois tendues, sur place.

Malgré le discours de Donald Trump sur une « invasion » de « criminels venus de l’étranger », des statistiques non publiées de l’ICE, obtenues par le Cato Institute, indiquent que seulement 5 % des personnes arrêtées depuis le 1er octobre ont été condamnées pour actes de violence, et près de 70 % n’ont aucune condamnation. Le ministère de la Sécurité intérieure conteste ces chiffres, affirmant que « 70 % des arrestations effectuées par l’ICE concernent des étrangers en situation irrégulière criminels accusés ou condamnés pour infractions aux États-Unis ».

À Chicago, une opération similaire a vu un juge fédéral ordonner en novembre la libération sous caution de plus de 400 personnes arrêtées par l’ICE, car elles ne représentaient pas de risque pour la sécurité. Cette décision a été suspendue après appel du gouvernement, et la cour d’appel n’a pas encore statué.