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La directive européenne sur la transparence des rémunérations, à transposer en France d'ici juin 2026, va bouleverser les pratiques RH, imposant la publication des fourchettes de salaires et l'interdiction de demander l'historique de rémunération aux candidats. Les entreprises françaises doivent s'y préparer pour transformer ces défis en opportunités.

La directive européenne sur la transparence des rémunérations, adoptée en mai 2023, s’apprête à transformer les pratiques RH en France d’ici le 7 juin 2026. Cette initiative vise à garantir l’égalité des salaires pour un travail de valeur égale et à réduire les écarts de rémunération injustifiés. Concrètement, les entreprises devront publier une fourchette de salaire dans leurs offres d’emploi et ne plus interroger les candidats sur leurs rémunérations antérieures.

Ces changements majeurs ont été au cœur des discussions lors des quarante-huitième Rencontres RH organisées par Le Monde et l’APEC. Patrice Laroche, professeur à l’université de Lorraine, a souligné l’importance de concilier équité perçue par les salariés, motivation individuelle et performance collective.

Malgré l’échéance proche, une étude APEC de 2025 révèle que trois quarts des entreprises françaises n’ont pas encore entamé leur préparation, et seul un tiers connaît le contenu de la directive. Sophie Hamman, cheffe de projet études à l’APEC, et Cécile Desrez, DRH du groupe CFAO, estiment qu’il est crucial de débuter le travail préparatoire, y voyant une réelle opportunité d’améliorer l’attractivité des entreprises.

La transparence salariale présente plusieurs enjeux majeurs pour les RH : le coût de la mise en conformité, la difficulté à justifier certains écarts de salaire actuels (six managers sur dix anticipent cette difficulté), et le risque de dégradation du climat social. Cependant, l’adoption de cette directive est perçue comme un levier pour la confiance, l’attractivité et l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.