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Le SNJ et la FIJ portent plainte à Paris contre les autorités israéliennes pour entrave à la liberté de la presse à Gaza, dénonçant des faits potentiellement qualifiables de « crimes de guerre ».

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé ce mardi 2 décembre le dépôt d’une plainte à Paris contre les autorités israéliennes. L’action vise à dénoncer l’« entrave à la liberté d’exercer le journalisme » des reporters français couvrant le conflit à Gaza. Ces organisations estiment que ces agissements pourraient constituer des « crimes de guerre », une qualification qui permettrait au Parquet national antiterroriste (PNAT) de Paris d’ouvrir une enquête, étant donné que des citoyens français sont concernés.

Cette plainte marque une étape importante, étant la première de son genre à se fonder sur le délit d’entrave à la liberté de la presse dans un contexte international. Elle invite le ministère public à se positionner sur l’application de cette incrimination face aux atteintes structurelles à la liberté de la presse. Me Louise El Yafi, l’une des avocates impliquées, a souligné que la plainte dénonce une « entrave concertée, parfois violente », qui a empêché les journalistes français de travailler dans les territoires palestiniens, portant ainsi atteinte à la liberté de la presse.

Sa consœur, Me Inès Davau, a ajouté que la plainte met également en lumière l’« insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie ». Elle a insisté sur le fait que ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent aussi de crimes de guerre. Un journaliste français, souhaitant rester anonyme, a également porté plainte suite à une « agression » par des colons israéliens alors qu’il effectuait un reportage.

Reporters sans frontières (RSF) a par ailleurs révélé que plus de 210 journalistes ont été tués depuis le début des opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza. Les autorités israéliennes ont restreint l’accès indépendant des médias étrangers à l’enclave palestinienne, n’autorisant que quelques reporters à accompagner leurs troupes au cas par cas. D’autres plaintes en lien avec le conflit ont été déposées en France, notamment contre des soldats franco-israéliens et des entreprises d’armement.