French-bakery-1er-Mai
Le Sénat a voté une proposition de loi autorisant l'ouverture de certains commerces, comme les boulangeries et fleuristes, le 1er-Mai. Cette décision, critiquée par la gauche et les syndicats, vise à clarifier la législation actuelle.

Le Sénat a adopté jeudi 3 juillet une proposition de loi permettant à certains établissements, tels que les boulangeries et les fleuristes, de faire travailler leurs salariés le 1er-Mai. Cette décision, soutenue par l’alliance de la droite et des centristes (228 voix pour, 112 contre), transfère le texte à l’Assemblée nationale. L’initiative, portée par Hervé Marseille (UDI) et Annick Billon, vise à étendre les dérogations au travail lors de cette journée fériée, traditionnellement chômée en France. Les commerces de bouche de proximité (boulangeries, pâtisseries, boucheries), les activités liées à l’usage traditionnel du 1er-Mai (fleuristes), et les établissements culturels (cinémas, théâtres) pourraient être concernés, en plus des secteurs déjà exemptés comme les hôpitaux ou les transports.

Cette proposition fait suite aux plaintes de certains boulangers qui avaient été sanctionnés pour avoir fait travailler leurs employés le 1er-Mai, malgré leur propre autorisation d’ouvrir. Ils dénoncent une législation « floue » qui pénalise des commerçants et des salariés. La ministre du Travail, Catherine Vautrin, a affirmé que cette loi vient « combler une faille juridique » sans remettre en question l’existant.

La gauche et les organisations syndicales ont vivement critiqué ce texte. Cathy Apourceau-Poly (Parti Communiste) a accusé le gouvernement et la majorité sénatoriale de vouloir « détricoter petit à petit le principe du 1er-Mai chômé », craignant un impact sur 1,5 million de salariés. Monique Lubin (Parti Socialiste) s’est interrogée sur la nécessité de l’ouverture des boucheries ou boulangeries ce jour-là. Annick Billon a répondu en dénonçant une attitude « caricaturale » de la gauche, rappelant que l’achat de pain ou de muguet le 1er-Mai n’a jamais posé problème auparavant.

Le patronat soutient cette modification, tandis que les syndicats (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires, FSU) s’y opposent fermement. Ils estiment que « remettre en cause le principe de cette journée, c’est remettre en cause cent ans d’histoire de lutte sociale ».