Jean-Philippe-Tanguy-Rassemblement-national
Le Rassemblement national s'efforce de déconstruire l'image d'un parti « socialiste », mettant en avant des figures comme Jean-Philippe Tanguy qui prônent le libéralisme économique. Le parti jongle entre son héritage poujadiste et des propositions favorables aux entreprises, créant une mue économique complexe et parfois contradictoire.

Le Rassemblement national (RN) se trouve face à une étiquette de « socialiste » qu’il s’efforce de démentir, notamment par la voix de son député de la Somme, Jean-Philippe Tanguy. Ce dernier se décrit comme un fervent défenseur du libéralisme, prônant un État minimal et un grand nettoyage administratif. Cette orientation se manifeste concrètement à travers les votes et propositions d’amendements du parti, comme en témoignent les débats budgétaires récents.

Historiquement, la ligne économique du RN, autrefois le Front National, a connu plusieurs évolutions. Jean-Marie Le Pen, le fondateur, avait embrassé une parenthèse reaganienne. Sa fille, Marine Le Pen, a ensuite adopté une approche plus isolationniste dans les années 2010, flirtant même avec certaines mesures altermondialistes. Depuis 2017, le parti tente de concilier son héritage poujadiste, qui consiste à défendre « les petits contre les gros », avec des propositions favorables aux grandes entreprises et aux patrimoines les plus aisés. Le terme poujadisme, d’ailleurs, décrit un mouvement de défense des commerçants et artisans, avec une critique des élus et de l’État, où Jean-Marie Le Pen a fait ses débuts électoraux.

Malgré les efforts pour lisser son image, le RN fait face à des critiques concernant la faisabilité et la cohérence de son programme économique. Alors que Marine Le Pen penche vers une ligne souverainiste et interventionniste, Jordan Bardella, l’actuel président du parti, adopte un positionnement plus libéral et pro-business. Le parti cherche à séduire un électorat plus large, incluant des milieux économiques et des chefs d’entreprise, tout en maintenant sa base populaire. Des mesures phares telles que la baisse de la TVA sur l’énergie, l’exonération de cotisations patronales pour l’augmentation des salaires ou la suppression de la redevance télévisuelle ont été avancées. Cependant, des analyses externes pointent des incohérences et un déficit de financement dans le programme du RN.