
La rédaction du quotidien italien La Stampa, située à Turin, a été la cible d’une intrusion et de dégradations significatives orchestrées par une centaine de manifestants. Ces événements se sont déroulés le vendredi 28 novembre, en marge d’un rassemblement contre le budget gouvernemental. Les manifestants, s’étant détachés du cortège principal, ont forcé l’accès aux locaux du journal, qui étaient inoccupés en raison d’une grève nationale des journalistes italiens.
Le comité de rédaction de La Stampa a dénoncé l’absence d’intervention des forces de l’ordre face à l’assaut. Des individus, certains à visage découvert, d’autres cagoulés, ont pénétré de force en franchissant deux portes du bâtiment. Une fois à l’intérieur, ils ont proféré des menaces telles que « Journaliste terroriste, tu es le premier sur la liste ! », avant de vandaliser les murs et de déchirer des livres et des documents essentiels au travail quotidien de la rédaction.
Des photographies diffusées par le journal illustrent l’étendue des dégâts : murs tagués de messages tels que « Fuck Stampa », « Free Palestine » et « Giornali complici di Israele » (journaux complices d’Israël), et sol jonché de papiers et de livres. Andrea Malaguti, le rédacteur en chef, a témoigné auprès de l’agence ANSA que les manifestants, majoritairement très jeunes, avaient réussi à escalader le portail verrouillé pour s’introduire dans les locaux. Une banderole « Libérez Shahin », faisant référence à un imam de Turin détenu et sous le coup d’un arrêté d’expulsion, a également été déployée.
La classe politique italienne a unanimement condamné cet acte. La Première ministre, Giorgia Meloni, a qualifié cette intrusion d’« acte très grave » et a réaffirmé par téléphone à Andrea Malaguti l’importance de défendre la liberté de la presse. Le président de la République, Sergio Mattarella, a également exprimé sa solidarité face à cette « attaque violente ». La secrétaire du Parti démocrate, Elly Schlein, a souligné le caractère « grave et inacceptable » de l’incident, rappelant que « chaque rédaction est un bastion de la liberté et de la démocratie ».






