Guinea-Bissau-military-coup
L'Union africaine a suspendu la Guinée-Bissau de ses instances après un coup d'État militaire qui a renversé le président Umaro Sissoco Embalo. La communauté internationale condamne fermement cette prise de pouvoir, marquant un nouveau chapitre d'instabilité pour le pays.

L’Union africaine (UA) a pris des mesures fermes en suspendant la Guinée-Bissau de toutes ses instances. Cette décision intervient deux jours après le renversement du président Umaro Sissoco Embalo et la prise de pouvoir par des militaires, annulant les élections présidentielle et législatives du 23 novembre. Mahamoud Ali Youssouf, président de la Commission de l’UA, a confirmé cette suspension immédiate face à la violation des principes démocratiques.

Les putschistes ont rapidement mis en place une nouvelle structure de pouvoir, nommant le général Horta N’Tam, ancien chef d’état-major de l’armée de terre, à la tête d’un Haut Commandement militaire pour la restauration de l’ordre (HCM) et d’une transition politique. Un décret présidentiel a également désigné Ilidio Vieira Té, dernier ministre des Finances du président Embalo destitué, comme Premier ministre et ministre des Finances. Le président déchu, Umaro Sissoco Embalo, a trouvé refuge au Sénégal, où il est arrivé « sain et sauf ».

La communauté internationale a vivement réagi à ce coup d’État. Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, s’est alarmé des violations des droits de l’Homme, signalant l’arrestation d’au moins 18 personnes, dont des membres du gouvernement et des magistrats. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a dénoncé une « violation des principes démocratiques », une position partagée par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui a également suspendu le pays de ses organes décisionnels. Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a qualifié ce coup d’État de « combine » visant à interrompre le processus électoral.

La Guinée-Bissau, pays lusophone d’Afrique de l’Ouest, est malheureusement familière des épisodes d’instabilité politique. Depuis son indépendance en 1974, le pays a connu quatre coups d’État et de nombreuses tentatives de putsch, souvent liées aux contestations des résultats électoraux. L’instabilité chronique et la pauvreté ont également créé un terrain propice au trafic de drogue, le territoire étant utilisé comme point de transit pour la cocaïne entre l’Amérique latine et l’Europe, avec l’implication présumée de certains responsables militaires.