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Le crowdfunding traverse une zone de fortes turbulences, avec des plateformes majeures en difficulté. La crise immobilière et la baisse de confiance des investisseurs impactent lourdement la collecte, sauf pour les énergies renouvelables.

Le marché du financement participatif, ou crowdfunding, connaît une période de turbulence marquée par les déboires de plusieurs plateformes emblématiques. Après October et Koregraf qui ont mis la clé sous la porte, WiSeed a récemment été placée en redressement judiciaire. Ces incidents, touchant des pionniers du secteur, soulignent une crise du crowdfunding qui n’épargne désormais aucun acteur, y compris les plus établis.

Jusqu’en 2022, le crowdfunding séduisait les épargnants avec des rendements prometteurs, parfois jusqu’à 11%. Cependant, le ralentissement du secteur immobilier, moteur historique de ce marché, a déstabilisé l’ensemble du système. Les plateformes spécialisées dans l’immobilier ont vu nombre de sociétés financées (marchands de biens et promoteurs) fragilisées par la hausse des taux d’intérêt et la chute de la demande.

Ces difficultés ont entraîné une incapacité pour de nombreuses entreprises à honorer leurs créances, plombées par le ralentissement de la commercialisation de leurs biens immobiliers. Selon Forvis Mazars, entre 20% et 25% des montants empruntés affichent un retard de remboursement de plus de six mois, et 15% font l’objet de procédures collectives, illustrant l’ampleur des tensions actuelles sur le marché.

Face à ces inquiétudes, les particuliers se sont progressivement détournés du crowdfunding. La collecte globale du marché a chuté, passant de 2,4 milliards d’euros en 2022 à 1,7 milliard en 2024, avec des prévisions encore plus basses pour 2025. Le financement de start-up est particulièrement touché, enregistrant un recul de près de 47% au premier semestre. Seuls les projets liés aux énergies renouvelables tirent leur épingle du jeu, avec une collecte de 117 millions d’euros sur la même période, en hausse de 7%.