French-parliament-Mercosur-debate
La France insoumise a imposé son agenda économique à l'Assemblée nationale en faisant adopter une résolution unanime contre le traité UE-Mercosur. Cette initiative met la pression sur l'exécutif, soulevant également les questions de la nationalisation d'ArcelorMittal et de la réforme des retraites, au cœur des débats parlementaires.

Jeudi, lors de sa « niche » parlementaire, La France insoumise (LFI) a marqué les esprits en faisant adopter à l’unanimité des députés une résolution s’opposant au traité de libre-échange avec le Mercosur. Ce vote intervient dans un contexte de forte mobilisation des agriculteurs français, intensifiant la pression sur le gouvernement. Malgré son caractère non contraignant, cette décision parlementaire envoie un signal fort à l’exécutif, alors que la signature officielle du traité pourrait intervenir le 19 décembre. Le Président Emmanuel Macron, initialement réticent, semblait s’être rallié à son approbation.

La proposition de résolution, portée par LFI, a recueilli 246 voix pour, sans aucune opposition. Seuls les députés du groupe de Gabriel Attal se sont abstenus, choisissant de soutenir la position d’équilibre du gouvernement. Ce texte invite explicitement le gouvernement à s’opposer à l’adoption de l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur. La France est appelée à œuvrer pour la constitution d’une minorité de blocage afin de s’opposer à la mise en place de ce volet commercial, jugé « délétère pour notre agriculture, l’environnement, le climat ».

Outre le Mercosur, LFI a profité de cette journée pour mettre en avant d’autres points clés de son programme économique et social. Parmi les textes débattus figuraient la nationalisation d’ArcelorMittal, jugée essentielle pour la souveraineté industrielle du pays, et la demande d’abrogation de la réforme des retraites. La proposition de nationalisation d’ArcelorMittal France a d’ailleurs été adoptée en commission des Finances de l’Assemblée nationale le 19 novembre, avec le soutien de l’ensemble de la gauche. Ces initiatives visent à défendre la souveraineté populaire et industrielle, tout en adressant les préoccupations des citoyens face aux défis économiques et sociaux actuels. Le programme de cette niche parlementaire comprenait également des textes sur l’égalité d’accès au service public postal en outre-mer, la défiscalisation des pensions alimentaires, la gratuité des parkings des établissements de santé, et la suppression de la CSG pour les apprentis.