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La fuite d'un appel entre Steve Witkoff, émissaire américain, et des conseillers du Kremlin soulève des questions sur son origine. Qui a révélé l'audio à Bloomberg et dans quel but ?

La probité de l’émissaire américain Steve Witkoff est sérieusement remise en question suite à la fuite d’un enregistrement téléphonique. Cet appel, révélé par Bloomberg le 25 novembre, met en lumière une conversation entre Witkoff et Youri Ouchakov, principal conseiller du Kremlin, ainsi qu’une autre entre Ouchakov et Kirill Dmitriev, impliqué dans les négociations sur l’Ukraine. L’envoyé spécial de Donald Trump aurait prodigué des conseils au Kremlin sur la manière d’obtenir les faveurs du président américain. Au-delà des implications pour Witkoff, la question de l’origine de cette fuite reste centrale.

Bloomberg a publié son article sans signature, date ou localisation, afin de minimiser les indices sur la source. Les enregistrements audio semblent avoir été authentifiés par Ouchakov lui-même, qui a exprimé ses regrets quant à la divulgation de conversations confidentielles, tout en affirmant que la fuite n’émanait pas de Moscou. Il a également suggéré que les appels auraient pu être passés via WhatsApp et qu’ils avaient probablement été divulgués pour nuire aux relations américano-russes.

Plusieurs théories circulent concernant l’identité du lanceur d’alerte. Un ancien responsable des services de renseignement a suggéré qu’un service de renseignement européen, consterné par la position pro-russe de Witkoff, pourrait être à l’origine de la fuite. Selon le Wall Street Journal, la conversation entre Witkoff et Ouchakov aurait été enregistrée et transmise à Bloomberg par une agence de renseignement étrangère, vraisemblablement européenne, qui ciblait un téléphone utilisé par Ouchakov. Les autorités américaines, quant à elles, penchent pour la GUR, le renseignement militaire ukrainien.

Les révélations de cet enregistrement ont provoqué un tollé aux États-Unis, plusieurs élus républicains critiquant vivement l’approche de Witkoff et la considérant comme favorable à la Russie. Certains, comme le représentant Don Bacon, ont même appelé à son renvoi, le qualifiant d’incapable de mener ces négociations. Cette affaire met en lumière les tensions et les jeux d’influence autour des efforts de paix en Ukraine.