
Dans son livre témoignage, « Mon tour de Gaule », écrit avec Martin Veber, Philippe Martinez, ancien secrétaire général de la CGT (2015-2023), récuse le terme de « patron ». Il se décrit plutôt comme le « porte-parole » d’une organisation syndicale fondée sur le fédéralisme. Martinez, figure emblématique du syndicalisme français , partage son expérience militante et ses réflexions, soulignant la dimension collective de son action.
L’ouvrage évite les confessions intimes pour se concentrer sur l’action syndicale. Il passe notamment sous silence la perte par la CGT de sa place de premier syndicat et les controverses autour de son élection et de son départ. Martinez y explique que la centrale syndicale est présente dans moins de la moitié des entreprises et préconise un vote national pour élire les syndicats représentatifs.
Fils d’immigrés espagnols, Philippe Martinez exprime son profond attachement à la France, qu’il considère comme une « référence en matière de progrès social » mondial. Son livre met en lumière sa capacité à dialoguer, même avec ses opposants politiques, à l’image de ses échanges, parfois humoristiques, avec Emmanuel Macron. Il a également noué d’excellentes relations avec Laurent Berger, son homologue de la CFDT, tout en affirmant que le syndicalisme est « par essence, réformiste ».
Martinez, qui a milité contre les fermetures d’entreprises, a toujours privilégié le terrain et l’écoute des travailleurs, se méfiant des experts et des idéologues. Dans son récit, il évoque des combats personnels, comme la conciliation entre les enjeux écologiques et sociaux, et son rejet catégorique de l’extrême droite. Son témoignage offre un aperçu vivant de la France du travail, soulignant l’importance de la lutte syndicale face aux défis économiques et sociaux.






