
La répression politique en Turquie s’intensifie, visant les voix critiques et l’opposition. Samedi 5 juillet, trois maires du Parti républicain du peuple (CHP) ont été arrêtés : Zeydan Karalar (Adana), Muhittin Bocek (Antalya) et Abdurrahman Tutdere (Adiyaman). Ces arrestations s’inscrivent dans le cadre d’une enquête sur des accusations de crime organisé et de corruption.
Cette opération fait suite à l’arrestation de 137 personnes à Izmir, bastion de l’opposition, pour des faits similaires. Près de 250 membres du CHP sont désormais détenus, un chiffre qui inclut l’arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, le 19 mars, principal adversaire du président Recep Tayyip Erdogan. Parallèlement, un procès a été ouvert à Ankara contre le CHP pour « fraude », suite à des allégations d’achat de voix lors de son dernier congrès fin 2023.
Ces actions judiciaires sont dénoncées par l’opposition comme des « opérations politiques » visant à museler toute contestation. Le maire d’Ankara, Mansur Yavas, a critiqué un système où « la loi plie et varie selon la politique », soulignant que la justice ne s’applique pas de manière égale pour tous. Le parti pro-kurde DEM a également condamné ces « persécutions », estimant qu’elles creusent les divisions au sein de la société turque.
La pression sur le CHP s’accentue depuis sa victoire aux élections locales de 2024, marquant un défi significatif pour le parti présidentiel AKP. L’incarcération d’Ekrem Imamoglu avait déjà provoqué des manifestations d’ampleur et des troubles sociaux.