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Daniel Kretinsky, à la tête de Casino, engage un bras de fer avec ses créanciers pour réduire 1,4 milliard d'euros de dette, rappelant la stratégie de Patrick Drahi avec SFR. Son plan « Renouveau 2030 » prévoit une injection de capital contre une participation accrue. Le succès de cette restructuration est vital pour l'avenir du groupe.

Daniel Kretinsky, l’homme d’affaires tchèque à la tête du groupe Casino, est entré dans une phase de négociations tendues avec ses créanciers. L’objectif est de restructurer une dette de 1,4 milliard d’euros due à l’échéance 2027, cherchant à en réduire la valeur nominale à 800 millions d’euros. Cette démarche fait écho à la stratégie de Patrick Drahi qui, il y a quelques mois, avait réussi à obtenir un allègement significatif de la dette de SFR.

Le plan de Kretinsky pour Casino, dévoilé sous le nom de « Renouveau 2030 », propose une réduction de 600 millions d’euros de la dette et une réinjection de 300 millions d’euros de capitaux frais. En contrepartie, la part de France Retail Holdings (FRH), le fonds d’investissement de Kretinsky, passerait d’environ 40% à 68% si aucun autre actionnaire ne participe à l’augmentation de capital. Ce processus s’inscrit dans un contexte où Casino a déjà frôlé le défaut de paiement en 2023, suite à des acquisitions financées par l’endettement et une perte de parts de marché.

La situation de Kretinsky rappelle celle de Patrick Drahi avec SFR. Drahi avait, après un an de négociations ardues, obtenu une réduction de 8,6 milliards d’euros sur les 24 milliards d’euros de dette d’Altice France, la ramenant à 15,5 milliards d’euros. En échange, les créanciers étaient entrés au capital de la société à hauteur de 45 %. Le succès de Drahi a été marqué par la vente d’actifs et une restructuration audacieuse.

Pour Casino, il s’agirait de la deuxième restructuration de dette en moins de deux ans, la première ayant permis d’éviter la faillite avec l’entrée de Kretinsky au capital en mars 2024. Le groupe a présenté son plan « Renouveau 2030 », visant un volume d’affaires brut de 15,8 milliards d’euros et un EBITDA ajusté de 644 millions d’euros d’ici 2030. Cependant, malgré des fermetures de magasins et des suppressions d’emplois, Casino peine à atteindre une rentabilité durable, soulevant des doutes quant à la capacité de ces mesures à résoudre les problèmes structurels de l’entreprise.

Les discussions avec les créanciers de Casino sont cruciales et doivent être finalisées rapidement pour garantir la viabilité de l’entreprise. L’enjeu est de taille pour Daniel Kretinsky, qui espère reproduire le tour de force de Patrick Drahi et consolider son emprise sur le distributeur français.