
La France fait face à un ralentissement économique persistant, avec une croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) qui peine à dépasser 1 % par an depuis 2010. Les prévisions pour 2025 s’établissent autour de 0,8 %, et tout indique une stabilisation durable sous ce seuil. Cette dynamique affaiblie engendre une cascade de conséquences négatives : une progression ralentie des recettes fiscales, une moindre attractivité pour les investisseurs, qu’ils soient nationaux ou étrangers, et une incitation accrue pour les épargnants à placer leurs capitaux hors des frontières. De plus, un faible surplus à distribuer entre salariés et entreprises exacerbe les tensions autour du partage de la valeur.
Plusieurs facteurs structurels expliquent cette croissance anémique. Le premier est le recul de la productivité du travail, qui reste en dessous de son niveau de 2019, point haut historique. Si des causes conjoncturelles comme le maintien artificiel d’entreprises peu performantes grâce aux aides post-Covid et le développement de l’apprentissage sont identifiées, des problèmes structurels sont également en cause. On note notamment une dégradation du système éducatif, un niveau de compétences insuffisant de la population active, et des dépenses en recherche-développement des entreprises faibles (environ 2,22 % du PIB en 2022, contre 3,13 % en Allemagne et 3,59 % aux États-Unis). Le sous-investissement dans les nouvelles technologies aggrave également cette situation.
Le deuxième facteur majeur est le vieillissement démographique. La part de la population âgée de 20 à 64 ans, moteur de l’activité économique, diminue, passant de 54,2 % en 2020 à 54 % en 2025, et devrait atteindre 53,6 % en 2030. Cette tendance est amplifiée par un taux de fécondité en baisse (1,62 en 2024), où les naissances sont désormais inférieures aux décès. Ce phénomène exerce une pression croissante sur les systèmes sociaux et de santé, tout en réduisant la main-d’œuvre disponible, un défi de taille pour la croissance future de la France.







