
Le Sénat a récemment adopté à main levée la proposition de vaccination obligatoire contre la grippe pour les professionnels de santé exerçant à titre libéral. Cette mesure, initialement écartée par les députés, marque un tournant dans la politique de santé publique, visant à renforcer la protection face aux épidémies hivernales. Le texte prévoit cette obligation sous réserve d’une recommandation de la Haute Autorité de santé (HAS), qui devra spécifier les conditions d’exercice et les risques de contamination.
L’Assemblée nationale avait précédemment rejeté l’article, notamment en raison de l’opposition du RN et de LFI, ces derniers invoquant la « liberté vaccinale » et les questions éthiques liées au consentement. Cependant, les sénateurs ont décidé de réintroduire la mesure, tout en supprimant l’obligation vaccinale pour les résidents d’Ehpad. La rapporteure générale, Corinne Imbert (LR), a justifié cette suppression par le taux de couverture déjà élevé (83 %) chez les résidents et les « questions éthiques sensibles » que poserait une telle obligation, en particulier pour les personnes souffrant de troubles cognitifs.
La ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a exprimé son désaccord sur la suppression de l’obligation pour les Ehpad, soulignant les disparités potentielles entre établissements malgré le taux global. Elle a également rappelé l’impact dévastateur de la grippe en 2024, qui a causé 17 000 décès et mis une forte pression sur les hôpitaux. Face à un taux de vaccination des soignants de seulement 21 %, la question d’une obligation vaccinale reste au cœur des débats.
La HAS est attendue au printemps pour émettre une recommandation concernant l’obligation vaccinale contre la grippe en 2026 pour les professionnels de santé en structures hospitalières. Cette décision sénatoriale pourrait ouvrir la voie à une généralisation progressive de cette obligation, soulevant des enjeux majeurs pour la santé publique et les professionnels concernés.






