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Le général Fabien Mandon justifie ses propos controversés sur la préparation à la guerre avec la Russie, évoquant une volonté d'alerter face à la dégradation du contexte international. Ses déclarations ont suscité un vif débat politique.

Le chef d’état-major des armées, Fabien Mandon, a justifié ses récents propos tenus lors du congrès des maires de France, où il avait évoqué la nécessité « d’accepter de perdre ses enfants » face à une éventuelle guerre avec la Russie. Critiqué par une partie de la classe politique, le général a expliqué, samedi 22 novembre, que son intervention visait à « alerter et se préparer » face à un « contexte qui se dégrade rapidement ». Il a reconnu que ses déclarations avaient pu « inquiéter » certains, mais a souligné l’importance de partager ce constat avec les maires.

Devant le congrès, le général Mandon, en phase avec d’autres hauts responsables européens, avait mis en avant la nécessité de restaurer une « force d’âme » pour le pays, afin de « nous faire mal pour protéger ce que l’on est » et d’être prêt à « accepter de perdre ses enfants » dans un environnement international tendu. Ces propos ont suscité de vives réactions. Jean-Luc Mélenchon, dirigeant de La France insoumise, a exprimé son « désaccord total », arguant qu’il n’appartient pas au chef d’état-major d’inviter à des « préparations guerrières ».

Fabien Roussel, du Parti communiste français, a également condamné ces « discours va-t-en guerre insupportables », tandis que Sébastien Chenu du Rassemblement national a jugé que le général n’avait pas la « légitimité » pour tenir de tels propos, dénonçant une « faute ». Cependant, Fabien Mandon a reçu le soutien du président Emmanuel Macron, qui a déclaré que le général avait « toute sa confiance » et a dénoncé une phrase « sortie de son contexte pour faire peur ». La ministre des Armées, Catherine Vautrin, a aussi regretté que ces propos aient été « sortis de leur contexte à des fins politiciennes », rappelant qu’ils « relèvent du langage militaire ».

Ces déclarations s’inscrivent dans la continuité des alertes du général Mandon concernant la menace russe. Lors d’auditions parlementaires en octobre et novembre, il avait déjà mis en garde contre une potentielle agression de l’OTAN par la Russie « dans trois ou quatre ans », affirmant que « la Russie ne peut pas nous faire peur, si on a envie de se défendre ».