Lebanon-social-crisis
La crise financière au Liban étrangle les institutions sociales. Des fondations et congrégations sont contraintes de réduire leurs services face aux dettes de l'État, s'élevant à 147 millions de dollars. Une situation alarmante avant la visite papale.

La crise financière persistante au Liban continue de fragiliser les organisations à vocation sociale, des piliers essentiels pour les populations vulnérables. Depuis son éclatement en 2019, la fondation non confessionnelle Al-Kafaàt, reconnue pour son soutien aux personnes handicapées à travers des soins médicaux et l’éducation, a été contrainte de réduire drastiquement ses services thérapeutiques et de licencier une cinquantaine de ses employés. Cette situation met en lumière la précarité croissante du secteur.

De même, la congrégation des Sœurs maronites de la Sainte-Famille a dû faire face à des coupes sombres, en fermant 14 de ses 11 établissements semi-gratuits ou d’assistance sociale, et deux autres sont actuellement menacés. Ces institutions privées à but non lucratif subissent de plein fouet l’accumulation des non-remboursements de la part de l’État libanais. Bien que sous contrat pour que l’État prenne en charge une partie de leurs frais, ce dernier est lui-même asphyxié par la crise économique.

Fin 2024, la dette de l’État libanais envers plus de 250 établissements (écoles semi-gratuites, hôpitaux, centres sociaux, orphelinats, etc.), pour des contrats couvrant la période 2014-2023, s’élevait à plus de 147 millions de dollars (environ 127 millions d’euros). Ce chiffre alarmant a été révélé par un rapport de l’association catholique française L’Œuvre d’Orient, qui a pris en compte l’inflation pour estimer ce montant. Les calculs, arrêtés en novembre 2024, excluent les remboursements ou les nouveaux impayés depuis cette date. Présenté à Beyrouth le 17 novembre, ce document a été transmis au Vatican, juste avant la visite du pape Léon XIV au Liban, prévue du 30 novembre au 2 décembre, soulignant l’urgence de la situation humanitaire dans le pays.