
Malgré l’accumulation de preuves scientifiques sur la nocivité des aliments ultratransformés, les politiques de santé publique tardent à agir pour freiner les méfaits de la malbouffe. Une série d’articles récents dans la revue The Lancet confirme le constat alarmant : ces produits, omniprésents dans nos assiettes, ont des effets délétères sur la santé. Cette prise de conscience scientifique peine toutefois à modifier les habitudes alimentaires d’une population mondiale grandissante qui s’expose inconsciemment à des risques majeurs.
La consommation excessive d’aliments trop gras, sucrés, salés ou ultratransformés amplifie le risque de maladies chroniques. Ces produits subissent des transformations physico-chimiques altérant leur texture, leur goût et leur conservation. L’ajout d’émulsifiants, d’édulcorants, d’exhausteurs de goût, de conservateurs et d’autres additifs est fréquemment associé à des effets néfastes sur la santé, comme le montrent 90 % des études observationnelles. Ces recherches établissent un lien clair entre une consommation régulière et importante d’aliments ultratransformés et le développement de diverses pathologies.
Ce régime alimentaire augmente significativement le risque de cancers, de maladies inflammatoires digestives ou articulaires, de dérèglements cardiovasculaires, d’hypertension, de diabète, d’obésité et de perturbations hormonales. Des études révèlent également que les aliments ultratransformés perturbent gravement le métabolisme, entraînant des conséquences sur la prise de poids et la santé mentale. Au-delà des impacts individuels, le coût sociétal de ces maladies est colossal. Face à l’explosion des dépenses de santé, il est urgent de mettre en œuvre des politiques de prévention efficaces, d’autant que de nombreuses maladies liées à la malbouffe sont évitables.
Plutôt que de culpabiliser les individus, l’action doit cibler l’offre elle-même. La solution réside dans une meilleure accessibilité aux aliments sains et une taxation renforcée des produits de malbouffe. Il est également impératif d’encadrer plus strictement la publicité et le marketing des aliments au profil nutritionnel défavorable, en particulier lorsqu’ils ciblent les enfants. Ces mesures, en France, ont jusqu’à présent rencontré une forte opposition. La bataille est d’autant plus difficile que les multinationales de l’agroalimentaire emploient des stratégies similaires à celles de l’industrie du tabac, discréditant la science et produisant leurs propres études biaisées. Elles utilisent le chantage à l’emploi et invoquent le « droit au plaisir » pour s’opposer aux politiques de santé publique. Il est grand temps de reconnaître que la malbouffe détruit plus de valeur qu’elle n’en crée pour la société, et d’agir en conséquence.






