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Le Hamas accuse Israël de violer le cessez-le-feu en déplaçant la « ligne jaune » à Gaza. L'UNICEF déplore 67 enfants tués depuis le 10 octobre. De plus, Israël exproprie des terres près de Naplouse pour un site archéologique, tandis que des manifestations demandent une enquête sur les failles sécuritaires. Un point sur les tensions persistantes au Proche-Orient.

Le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, a vivement accusé l’armée israélienne de « violation flagrante » du cessez-le-feu en déplaçant la « ligne jaune » vers l’ouest. Cette avancée, rapportée par la chaîne Al-Aqsa, provoque des déplacements massifs de population et élargit de fait la zone sous contrôle israélien. Le bureau des médias du gouvernement de Gaza a confirmé que l’armée israélienne s’est enfoncée de 300 mètres dans la zone est de la ville de Gaza, piégeant des dizaines de familles.

Une journaliste d’Al-Jazira présente sur place a constaté l’installation de nouveaux blocs et panneaux, mais a souligné le manque de clarté de la nouvelle délimitation, laissant de nombreux Palestiniens dans l’incertitude quant à l’emplacement exact de la frontière. Cette situation contraint davantage de Palestiniens à l’impossibilité de rejoindre leur domicile, les repoussant et les confinant dans la partie ouest de Gaza.

Le bureau des médias du gouvernement de Gaza a également déploré le « silence des médiateurs et garants » du cessez-le-feu, les exhortant, notamment le président américain, à intervenir sérieusement pour mettre fin à ces agissements. L’armée israélienne a par ailleurs annoncé avoir abattu huit Palestiniens qualifiés de « terroristes » qui franchissaient la ligne jaune, menaçant ainsi ses troupes.

Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre, l’UNICEF a rapporté que 67 enfants ont été tués et des dizaines blessés à Gaza, soit une moyenne de deux enfants par jour. Ricardo Pires, porte-parole de l’UNICEF, a insisté sur la fragilité du cessez-le-feu et l’absence de lieux sûrs pour les enfants, rappelant que la seule partie disposant de la puissance de feu pour des raids aériens est Israël. Il a également souligné l’urgence d’une aide humanitaire plus rapide.

En parallèle, le Conseil d’octobre, représentant des familles de victimes de l’attaque du 7 octobre 2023, organise une « manifestation géante » à Tel-Aviv pour exiger une commission nationale d’enquête sur les défaillances des autorités israéliennes. La Cour suprême a d’ailleurs sommé le gouvernement Nétanyahou, qui s’y oppose, d’expliquer son refus de créer une telle instance.

Enfin, l’administration civile israélienne prévoit l’expropriation de 1 800 dunams de terres privées près de Naplouse, en Cisjordanie, pour le développement du site archéologique de Sebastia. Cette décision, qualifiée de plus grande saisie de terres archéologiques par Israël, englobe des oliveraies appartenant à des Palestiniens, et est justifiée par la « négligence intentionnelle » des propriétaires et autorités palestiniennes.