Après plusieurs années de baisse, la rentabilité d’un investissement locatif en France montre des signes de reprise depuis le deuxième trimestre 2023, selon l’observatoire Clameur. Cette tendance reste encore timide et demande confirmation dans les mois à venir, comme le souligne Pierre Hautus, délégué général de Clameur. Cette nouvelle pourrait redonner espoir aux quelque 8 millions de propriétaires bailleurs du pays.
Le rendement locatif, qui représente le rapport entre les loyers perçus et le prix d’achat du bien, présente de fortes disparités géographiques. Il est généralement moins élevé dans les grandes agglomérations où les prix de l’immobilier sont plus élevés et les loyers souvent plafonnés. Sur la façade ouest de la France, de Rennes au Pays basque, le rendement brut est inférieur à 5 %, ramenant la rentabilité nette à environ 2 % après déduction des impôts locaux et des charges. Dans des régions comme le Genevois français ou le Sud-Est (Nice, Marseille), la rentabilité se situe sous les 4 %. À Paris, elle atteint 3,56 %, et 4,43 % dans les Hauts-de-Seine.
À l’inverse, des zones où les biens immobiliers sont plus abordables peuvent offrir des rendements bien plus attractifs. Certains départements comme la Nièvre, le Cher ou l’Indre affichent des rendements locatifs bruts supérieurs à 9 %. Plus largement, la plupart des départements sans grande métropole enregistrent des rendements supérieurs à 7 %. Cependant, cette meilleure rentabilité s’accompagne d’une prise de risque accrue pour les bailleurs, liée à une demande locative moins soutenue, augmentant le risque de vacance locative.
Néanmoins, la vacance locative est actuellement en baisse sur le marché. Entre 2018 et 2024, la durée moyenne pendant laquelle un logement reste inoccupé entre deux locataires a diminué de neuf jours, passant de 36 à 24 jours. Cette réduction est une bonne nouvelle pour les propriétaires, car elle diminue les périodes durant lesquelles ils continuent à supporter les charges et les remboursements de crédit sans percevoir de loyers. De plus, les locataires tendent à rester plus longtemps dans leur logement, stabilisant ainsi les revenus locatifs des propriétaires.
