
Alors que la suspension du report de l’âge légal de départ à la retraite capte l’attention, le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2026 introduit discrètement une réforme majeure du cumul emploi-retraite. Cette modification vise à restreindre la possibilité de cumuler une pension de retraite avec des revenus d’activité professionnelle, marquant un virage à 180 degrés par rapport aux assouplissements précédents.
Le nombre de personnes concernées par le cumul emploi-retraite est difficile à évaluer précisément. En 2023, l’enquête Emploi recensait plus de 600 000 individus, mais des études récentes de l’Insee suggèrent une forte sous-déclaration, estimant le nombre réel à environ un million de personnes. La réforme de 2023 avait pourtant amélioré le dispositif en permettant l’acquisition de nouveaux droits à pension.
Avec le PLFSS 2026, les nouveaux retraités âgés de 64 à 67 ans verront leur retraite écrêtée de moitié au-delà de 7 000 euros de revenus annuels. Cela signifie qu’un euro de pension sera amputé pour chaque tranche de deux euros de revenu d’activité. Les bénéficiaires d’un départ anticipé pour carrière longue subiront un écrêtement total de leur pension dès le premier euro de revenu d’activité, une mesure particulièrement dissuasive.
Ces propositions s’inspirent directement du rapport 2025 de la Cour des comptes sur l’application des lois de financement de la Sécurité sociale. La Cour a identifié le cumul emploi-retraite comme un dispositif coûteux et complexe, dont les objectifs n’étaient pas toujours atteints. Le rapport suggérait notamment de recentrer le dispositif sur les retraités aux revenus modestes. La Cour des comptes a estimé en juin 2025 que ce dispositif représentait un coût de près de 500 millions d’euros par an pour les finances publiques. Le PLFSS 2026, qui devrait entrer en vigueur au 1er janvier 2027 pour les personnes prenant leur retraite après cette date, vise à réaliser des économies tout en simplifiant le système.






