Une série d’articles percutante, publiée le 19 novembre dans la revue The Lancet, met en lumière la menace grandissante que représentent les aliments ultra-transformés (AUT) pour la santé mondiale. Une quarantaine de chercheurs internationaux soulignent que les preuves de leur nocivité sont désormais suffisamment solides pour exiger des politiques publiques ambitieuses afin d’inverser cette tendance alarmante. Le marché des AUT a connu une croissance fulgurante entre 2009 et 2023, passant de 1 500 à 1 900 milliards de dollars à l’échelle mondiale, soit une augmentation de 400 milliards de dollars.
Les AUT sont souvent difficiles à identifier pour les consommateurs. Ils résultent de processus physico-chimiques complexes qui altèrent la texture, le goût et la conservation des aliments bruts. Leur composition inclut fréquemment des additifs tels que des émulsifiants, édulcorants, exhausteurs de goût et conservateurs, des substances rarement utilisées en cuisine traditionnelle. Cette catégorie englobe une vaste gamme de produits, des céréales du petit-déjeuner aux desserts lactés, en passant par les nuggets, soupes déshydratées, biscuits industriels et sodas.
La consommation d’AUT est associée à un risque accru de nombreuses maladies chroniques, comme l’obésité, le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires. De plus, des études suggèrent une corrélation avec la dépression et certains cancers. Les experts appellent à des mesures urgentes, notamment la taxation des AUT, l’affichage d’avertissements sur les emballages, l’interdiction de leur vente dans les écoles et la restriction de leur publicité. La classification NOVA est un outil essentiel utilisé par les chercheurs et les autorités de santé publique pour évaluer le niveau de transformation des aliments et guider les politiques visant à promouvoir une alimentation plus saine.
