
Le rapprochement croissant entre les États-Unis et l’Arabie Saoudite suscite des inquiétudes en Israël. La visite du prince héritier Mohammed Ben Salman (MBS) à la Maison-Blanche, bien que saluée par Washington comme une étape vers une normalisation régionale historique, a été accueillie avec une certaine froideur par l’État hébreu. Alors que Donald Trump a évoqué un rapprochement imminent et l’intégration de l’Arabie Saoudite aux accords d’Abraham, les déclarations de MBS tempèrent cet optimisme.
La position saoudienne reste inchangée : la normalisation avec Israël demeure conditionnée à des avancées concrètes vers la création d’un État palestinien. Le prince héritier a clairement indiqué qu’il souhaitait faire partie des accords d’Abraham, mais seulement si une voie clairement définie vers une solution à deux États est assurée. Il a affirmé vouloir la paix pour les Israéliens et les Palestiniens, et qu’ils coexistent pacifiquement dans la région.
Cette condition saoudienne représente un défi majeur, car le gouvernement israélien actuel s’oppose à la création d’un État palestinien souverain et viable. La guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du Hamas en octobre 2023, a d’ailleurs renforcé cette position saoudienne de ne pas normaliser les relations sans un État palestinien. L’opinion publique arabe, fortement influencée par les événements à Gaza, rend également difficile pour MBS d’avancer sans cette condition.
Malgré les discussions constructives entre Donald Trump et Mohammed Ben Salman, et la signature d’accords sur l’énergie nucléaire civile et la vente de F-35 à l’Arabie Saoudite, la normalisation des relations israélo-saoudiennes n’est pas encore à portée de main. Israël, qui bénéficiait jusqu’à présent d’une exclusivité régionale sur ces avions de combat avancés, s’inquiète des implications de cette vente pour sa supériorité militaire.






