New-Caledonia-political-agreement
L'Union progressiste en Mélanésie (UPM) annonce officiellement sa sortie du FLNKS, une décision majeure pour la Nouvelle-Calédonie. Le parti rejoint l'UNI et soutient l'accord de Bougival.

L’Union progressiste en Mélanésie (UPM), membre fondateur du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), a officiellement annoncé sa sortie du mouvement. Cette décision a été confirmée par son président, Victor Tutugoro, lors d’une conférence de presse tenue le mercredi 19 novembre. Le congrès annuel du parti, qui s’est déroulé du 14 au 16 novembre à Goyeta, a entériné cette rupture majeure dans le paysage politique calédonien.

Victor Tutugoro, reconduit pour un dernier mandat à la tête de l’UPM, a précisé que le parti se rallie désormais pleinement à l’Union nationale pour l’indépendance (UNI), aux côtés du Palika, qui avait également officialisé son départ du FLNKS la semaine précédente. Cette alliance soutient l’accord de Bougival, un point de discorde majeur au sein du camp indépendantiste.

L’UPM justifie sa décision en estimant que « les conditions ne sont plus réunies pour porter au travers de l’outil FLNKS la trajectoire devant mener le pays à sa pleine souveraineté ». Victor Tutugoro a critiqué une « mouvance indépendantiste dont une partie s’est largement radicalisée ces derniers temps », déplorant un éloignement des valeurs des accords de Matignon (1988) et de Nouméa (1998).

Parmi les motifs de rupture invoqués figurent l’arrivée de nouveaux mouvements nationalistes au sein du FLNKS, la nomination d’un président contesté par au moins deux organisations, et le retrait par le FLNKS de sa signature à l’accord de Bougival. Cet accord, signé le 12 juillet, prévoit la création d’un État de Nouvelle-Calédonie doté d’une nationalité propre, mais est rejeté par le FLNKS qui le juge « contraire au processus de décolonisation ».

Malgré ses imperfections, l’UPM considère l’accord de Bougival comme une base. Jean Creugnet, secrétaire général de l’UPM, a souligné que seule la liste électorale spéciale pour la consultation devait participer à la « consultation citoyenne anticipée » annoncée par la ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou, pour début 2026.