
L’élargissement de l’Union européenne, après une décennie de stagnation, est à nouveau au cœur des préoccupations à Bruxelles. L’objectif d’une Union à 30 ou 35 membres, incluant des pays comme le Monténégro, l’Albanie, la Moldavie et l’Ukraine, est confronté à des défis significatifs. La nécessité de réformer le mode de fonctionnement de l’UE est primordiale pour accueillir ces nouveaux membres efficacement.
Le dossier de candidature de l’Ukraine est particulièrement complexe. Un scandale de corruption récent, impliquant 100 millions de dollars et ayant coûté leur poste à deux ministres proches du président Volodymyr Zelensky, soulève des inquiétudes sérieuses. Cet événement pourrait bien ralentir le calendrier d’adhésion, initialement envisagé avant 2030 par Ursula von der Leyen. Viktor Orban, Premier ministre hongrois, a d’ailleurs déjà utilisé son veto pour bloquer l’ouverture formelle des chapitres de négociations de l’Ukraine, craignant notamment un impact économique imprévisible sur l’UE et un risque d’entraînement dans le conflit russo-ukrainien.
Face à cette situation, l’urgence de l’élargissement est soulignée par la crainte que les pays non-intégrés ne tombent sous l’influence de la Russie. Des discussions sur ce thème ont eu lieu lors d’un forum en novembre 2025, réunissant de hauts responsables de l’Union et des représentants des pays candidats. Une réunion des ministres des Vingt-Sept est prévue à Lviv, en Ukraine, à la mi-décembre, suivie d’un sommet des chefs d’État et de gouvernement le 18 décembre pour aborder cette question cruciale.
La réforme institutionnelle et financière de l’UE est jugée indispensable pour rendre possible de futurs élargissements. Il est notamment question de s’éloigner de l’exigence d’unanimité dans certaines prises de décision et d’adapter le budget de l’Union. L’intégration progressive des pays candidats au marché unique est également une piste envisagée. La France, parmi d’autres pays, exprime des réticences et insiste sur la nécessité de réformer les procédures d’adhésion pour éviter de « faire entrer un cheval de Troie ».






