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Le tribunal de Strasbourg a validé la cession partielle de Novasco à Métal Blanc, sauvant 144 emplois à Leffrinckoucke. Les trois autres sites, avec 500 salariés, seront liquidés. Le gouvernement poursuivra l'ancien actionnaire Greybull.

Le tribunal judiciaire de Strasbourg a approuvé ce lundi la cession partielle de l’aciériste en difficulté Novasco (anciennement Ascometal) au consortium mené par Julien Baillon, dirigeant de la PME ardennaise Métal Blanc. Cette décision cruciale entérine la reprise du site de Leffrinckoucke, près de Dunkerque, qui conserve 144 emplois. Malheureusement, les trois autres usines du groupe, situées à Saint-Étienne, Custines et Hagondange, sont vouées à la liquidation, entraînant la suppression d’environ 500 postes.

L’offre du consortium, jugée « plus sérieuse » que celle d’Europlasma, se concentrait uniquement sur le site de Leffrinckoucke. Le groupe Europlasma, autre candidat à la reprise, avait pourtant proposé de sauver l’ensemble des sites de Novasco, bien qu’avec d’importantes réductions d’effectifs, notamment à Hagondange. Les motivations détaillées du jugement devraient être communiquées dans la semaine, et la reprise effective est prévue pour le 1er décembre.

Cette annonce a provoqué une profonde amertume chez les salariés des sites concernés par la liquidation. À Hagondange, le plus grand site du groupe avec 434 employés, l’émotion était palpable. Un ouvrier a exprimé le sentiment général d’« écœurement » et de « dégoût » face à la fermeture de l’usine historique. Le drapeau de Novasco a même été descendu et incendié, symbolisant la fin d’une ère industrielle dans la région. Le gouvernement a par ailleurs annoncé son intention de poursuivre en justice le fonds d’investissement britannique Greybull, ancien repreneur de Novasco, l’accusant de ne pas avoir respecté ses engagements financiers. Greybull n’aurait injecté que 1,5 million d’euros sur les 90 millions promis, alors que l’État avait honoré son engagement d’investir 85 millions d’euros.

La liquidation de ces sites est perçue par les syndicats comme un « non-sens écologique et stratégique » dans un secteur où la réduction des émissions de gaz à effet de serre est primordiale. Cette situation met en lumière les défis auxquels est confrontée l’industrie française, malgré les discours sur la réindustrialisation.