
Une messe en hommage à Philippe Pétain, organisée ce samedi à Verdun par l’«association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain» (ADMP), suscite la polémique. Une plainte pour des «propos révisionnistes» tenus en marge de la cérémonie est en cours de dépôt, visant le président de l’organisation, Jacques Boncompain.
L’ADMP, qui se décrit comme œuvrant à la réhabilitation de Pétain depuis plus de 70 ans, présente sur son site internet une vision élogieuse de l’homme, affirmant qu’il aurait fait «don de sa personne à la France» pour «gérer le désastre» post-reddition face à l’Allemagne nazie. Cette association milite activement pour réhabiliter le «héros de Verdun», déchu de son grade de maréchal après la Seconde Guerre mondiale.
Jacques Boncompain est désormais visé par une enquête pour contestation de crime contre l’humanité. Lors de la messe commémorative pour Pétain, frappé d’indignité nationale pour sa collaboration avec le régime nazi, Boncompain a déclaré que Pétain était «le premier résistant de France» et qu’il aurait «sauvé, devant témoins, au moins 700 000 juifs». Ces propos ont déclenché une vague d’indignation et motivé le dépôt d’une nouvelle plainte.
Cette controverse met en lumière les tensions persistantes autour de la mémoire de Philippe Pétain et les efforts de certaines organisations pour réécrire son rôle dans l’histoire de France, notamment en défendant la thèse controversée du «bouclier et de l’épée» qui prétend que Pétain aurait protégé la France en collaborant, tandis que d’autres résistaient activement. Ces déclarations ravivent le débat sur l’interprétation de cette période sombre de l’histoire française.






