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La communiste modérée Jeannette Jara et l'ultraconservateur José Antonio Kast s'affronteront au second tour de la présidentielle chilienne le 14 décembre. La sécurité et l'immigration ont été les thèmes centraux de la campagne. Les sondages prévoient une défaite de Jara au second tour face à Kast, dont le programme inclut expulsions massives et renforcement des frontières.

La communiste modérée Jeannette Jara et l’ultraconservateur José Antonio Kast s’affronteront au second tour de l’élection présidentielle chilienne le 14 décembre. Ce premier tour, qui a eu lieu le dimanche 16 novembre, a été largement dominé par les inquiétudes croissantes concernant la criminalité et l’immigration dans le pays. Jeannette Jara, candidate de la coalition de centre gauche au pouvoir, a obtenu 26,71 % des voix, tandis que José Antonio Kast a recueilli 24,12 % des suffrages, d’après les résultats officiels couvrant près de 83 % des bulletins dépouillés.

Les analystes estiment que ces résultats représentent une « très mauvaise nouvelle pour Jeannette Jara », les sondages ayant précédemment prédit sa défaite au second tour face à un candidat de droite ou d’extrême droite. Pour la première fois depuis la fin de la dictature d’Augusto Pinochet en 1990, la droite radicale pourrait ainsi accéder au pouvoir.

La campagne électorale a été fortement marquée par les discours sur la sécurité. Bien que le Chili demeure l’un des pays les plus sûrs du continent, le taux d’homicides a doublé en une décennie, passant de 2,5 à 6 pour 100 000 habitants. Les enlèvements ont également grimpé de 76 % depuis 2021, atteignant 868 cas en 2024. Cette montée de la violence est en partie attribuée à l’arrivée de formes de criminalité organisée « jusque-là inconnues dans le pays », comme les assassinats commandités.

Parallèlement, le Chili a connu une hausse significative de l’immigration, la population migrante ayant doublé en sept ans pour représenter 8,8 % de la population. Une majorité de Chiliens associent cette augmentation de la criminalité à l’immigration irrégulière. José Antonio Kast, fils d’un ancien soldat ayant servi dans l’armée d’Hitler, a centré son discours sur les 337 000 étrangers en situation irrégulière, majoritairement Vénézuéliens, et a promis des expulsions massives, la construction d’un mur frontalier, et un renforcement des forces de police et de l’armée.

De son côté, Jeannette Jara, bien que membre du Parti communiste, a également adopté une position ferme sur la sécurité, affirmant n’avoir « aucun complexe en matière de sécurité » et défendant un contrôle migratoire renforcé. Le scrutin est également un indicateur clé pour la gauche sud-américaine, après des revers récents en Argentine et en Bolivie.