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Les États-Unis maintiennent la pression sur la Serbie, exigeant le retrait des actionnaires russes de la compagnie pétrolière NIS, essentielle pour l'économie locale, suite aux sanctions liées à la guerre en Ukraine. La Serbie est contrainte à des « décisions difficiles ».

Les États-Unis ont clairement signifié leur position : ils exigent le retrait complet des actionnaires russes de la compagnie pétrolière serbe NIS (Naftna Industrija Srbije). Cette annonce, faite par la ministre serbe de l’Énergie, Dubravka Djedovic Handanovic, intervient après le refus de Washington de lever les sanctions en échange d’un simple changement de gestion. Depuis le 9 octobre, les sanctions américaines contre NIS sont pleinement appliquées, s’inscrivant dans le cadre des mesures contre le secteur énergétique russe en réponse à la guerre en Ukraine.

NIS, dont les parts majoritaires ont été cédées au géant russe Gazprom Neft en 2009, est un acteur crucial pour l’économie serbe. La compagnie gère deux raffineries (Novi Sad et Pancevo) et assure environ 80 % de l’approvisionnement en pétrole du marché serbe. La ministre a évoqué des « décisions difficiles » pour l’État serbe, n’excluant pas une éventuelle « reprise de la compagnie » par le gouvernement, malgré la réticence du président Vucic et de nombreux membres du gouvernement à la nationalisation. Une réunion extraordinaire du gouvernement est prévue pour discuter de cette situation critique.

La Serbie, bien que candidate à l’adhésion à l’Union européenne, est l’un des rares pays du continent à ne pas avoir imposé de sanctions à la Russie, dont elle dépend fortement pour ses importations de gaz. La ministre Handanovic avait précédemment indiqué que la partie russe était « prête à céder le contrôle et l’influence dans la société » à un tiers. Cependant, l’autorisation américaine pour les négociations sur la propriété, valable jusqu’au 13 février, ne suspend pas les sanctions, laissant NIS sans sursis pour continuer ses opérations. Selon les dernières données, Gazprom Neft détient près de 45 % de NIS, Gazprom ayant récemment transféré 11,3 % de ses parts à une société de Saint-Pétersbourg, tandis que l’État serbe possède environ 30 %.