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Le préfet de la Meuse va porter plainte pour des propos révisionnistes tenus en marge d'un hommage à Pétain à Verdun, suscitant une vive polémique.

Le préfet de la Meuse a annoncé son intention de porter plainte suite à des propos révisionnistes tenus en marge d’un hommage controversé « au maréchal Pétain et à ses soldats » ce samedi à Verdun. L’événement, qui s’est déroulé dans une église de la ville, a suscité une forte polémique, attirant une poignée de fidèles face à une centaine de manifestants dénonçant l’initiative.

Quelques jours après les commémorations de l’Armistice de 1918, cette messe en l’honneur du vainqueur de Verdun a ravivé les tensions mémorielles. Le maire de Verdun avait tenté d’interdire l’événement, mais la justice administrative a finalement autorisé la cérémonie vendredi.

Environ une vingtaine de personnes ont assisté à l’office en l’église Saint-Jean-Baptiste, le lieu étant réservé aux membres de l’association organisatrice, selon le préfet. Ce dernier avait préalablement rencontré le prêtre pour s’assurer du respect de la loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État, exigeant l’absence de prises de parole ou de distribution de tracts à caractère politique durant la messe.

Malgré ces précautions, à la sortie de l’office, Jacques Boncompain, président de l’Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP), a déclaré devant des journalistes que le chef du régime de Vichy, condamné à mort en 1945, avait été « le premier résistant de France ». Ces affirmations sont en opposition avec le consensus historique actuel.

Sous les huées des manifestants, Pierre-Nicolas Nups, un militant d’extrême droite et ancien candidat du Parti de la France aux législatives de 2024 en Meurthe-et-Moselle, a interprété « Maréchal, nous voilà », le chant à la gloire du régime de Vichy. Le préfet a également fait part de son intention de porter plainte contre « deux individus » liés au Parti de la France, accusés de harcèlement envers les forces de l’ordre.