L’assassinat de Mehdi Kessaci, frère du militant écologiste Amine Kessaci, a provoqué une vive émotion à Marseille et dans toute la France. Ce drame, survenu le jeudi 13 novembre dans le 4ème arrondissement de la cité phocéenne, est qualifié de « point de bascule effrayant » par le ministre de la Justice, Gérald Darmanin. Mehdi Kessaci, âgé de 20 ans et inconnu des services de police et de justice, a été abattu par balles alors qu’il se trouvait dans son véhicule. Une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs a été ouverte par le parquet de Marseille.
Le procureur de Marseille, Nicolas Bessone, n’exclut pas l’hypothèse d’un assassinat d’avertissement ciblant Amine Kessaci, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. Cette piste rappelle les méthodes de la mafia italienne et suscite une forte inquiétude quant à une possible « dérive à l’italienne » où des figures de la lutte anti-drogue pourraient être directement visées. Amine Kessaci, qui a perdu un autre frère, Brahim, dans un narchomicide en 2020, était placé sous protection judiciaire depuis la publication de son livre « Marseille, essuie tes larmes », dans lequel il s’en prend directement aux trafiquants.
Face à cette violence, Gérald Darmanin a souligné la nécessité d’une fermeté accrue et de moyens renforcés pour lutter contre ce qu’il nomme la « mafia du narcobanditisme ». Il a rappelé les mesures déjà prises, telles que la loi narcotrafic, la création de prisons de haute sécurité et le renforcement des magistrats spécialisés. Cependant, depuis le début de l’année 2025, 14 personnes ont déjà perdu la vie dans des narchomicides dans les Bouches-du-Rhône, soulignant l’ampleur du défi.
Le meurtre de Mehdi Kessaci, un jeune homme qui aspirait à devenir policier, met en lumière la stratégie de terreur et d’intimidation des réseaux de narcotrafiquants. Les autorités cherchent à déterminer si cet acte s’inscrit dans une volonté de museler la parole des militants anti-drogue comme Amine Kessaci, dont l’engagement a fait de lui une figure reconnue localement et même au-delà.
