
Au Mali, le retrait des forces françaises en 2022 a plongé le pays dans un chaos prévisible. Malgré la présence des combattants russes de Wagner puis de l’Africacorps, les groupes djihadistes menacent de nouveau la capitale, Bamako, d’une manière encore plus alarmante qu’en 2013.
En 2013, l’opération Serval, menée par la France, avait été saluée comme un succès retentissant. François Hollande, alors président, avait été accueilli en héros après avoir repoussé les forces djihadistes qui menaçaient Bamako. La démocratie semblait reprendre son cours, mais douze ans plus tard, la situation s’est considérablement détériorée. Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à al-Qaida, impose désormais un embargo sur le carburant à Bamako, tentant d’asphyxier l’économie et de semer la terreur.
Ce retour en arrière est un gâchis, et nombreux sont ceux qui pointent du doigt les conséquences de la déstabilisation de la Libye. La destruction du régime de Kadhafi, sous les bombardements franco-américains, a libéré des groupes djihadistes armés et bien équipés grâce au pillage des dépôts d’armes libyens. Cette situation a créé un terreau fertile pour l’expansion du djihadisme dans le Sahel, avec des répercussions directes sur la sécurité du Mali.
Le retrait français, bien que critiqué, soulève la question du bon moment pour une décolonisation effective et durable, 65 ans après. L’incapacité des forces locales et des supplétifs étrangers à contenir la menace djihadiste met en lumière la complexité de la situation et les défis sécuritaires majeurs auxquels le Mali est confronté. Le pays se trouve à un carrefour critique, où l’avenir de sa stabilité et de sa sécurité reste incertain face à une menace djihadiste grandissante et mieux organisée.







