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Le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé d'un an le mandat des Casques bleus en République centrafricaine (RCA), malgré l'abstention des États-Unis. La mission pourrait être réduite après les élections de 2025-2026.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé, ce jeudi 13 novembre, de prolonger d’un an le mandat de sa mission de maintien de la paix en République centrafricaine (RCA). Cette décision intervient malgré les réticences des États-Unis, qui s’étaient abstenus lors du vote. La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), déployée depuis avril 2014 pour tenter de mettre fin à la guerre civile, verra donc son engagement maintenu jusqu’au 15 novembre 2026.

Cette prolongation s’accompagne toutefois d’une possible réduction de la mission après l’achèvement du processus électoral prévu en 2025 et 2026. Le Conseil a en effet exprimé sa « ferme intention de réévaluer le nombre de personnel » et a marginalement réduit le plafond des soldats de la MINUSCA, passant de 14 400 à 14 046. Cette mesure s’inscrit dans un contexte de coupes budgétaires américaines affectant les opérations de maintien de la paix de l’ONU à l’échelle mondiale.

L’avenir de la MINUSCA au-delà de 2026 reste incertain. Le Conseil de sécurité a appelé à des discussions en vue d’une réduction de la mission et d’un « possible transfert de ses tâches » aux autorités centrafricaines. Le secrétaire général de l’ONU est d’ailleurs invité à préparer un rapport à cet effet d’ici septembre 2026. Cette perspective intervient alors que 2,3 millions d’électeurs sont attendus aux urnes le 28 décembre pour un quadruple scrutin (présidentiel, législatif, régional et municipal), boycotté par une partie de l’opposition qui accuse le pouvoir de verrouiller le processus électoral.

L’ambassadeur français, Jérôme Bonnafont, a souligné l’importance d’assurer un « retour durable de la paix et la sécurité dans le pays » comme condition préalable à un « transfert progressif, ordonné, et réussi des responsabilités ». De son côté, l’ambassadeur centrafricain, Marius Aristide Hoja Nzessioué, a salué ce renouvellement, tout en insistant sur la nécessité d’éviter une « transition précipitée » qui pourrait compromettre les acquis. Les États-Unis avaient plaidé pour un renouvellement plus court, de six mois, afin d’ajuster plus rapidement le mandat de la mission.