
L’Assemblée nationale a adopté en première lecture un amendement majeur transformant l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) en un Impôt sur la Fortune Improductive (IFI). Cette nouvelle fiscalité, jugée confuse par de nombreux experts, contraint les propriétaires à repenser intégralement leur stratégie patrimoniale.
La mesure, bien que débattue, vise à taxer les biens et placements considérés comme « non utiles à l’économie ». L’objectif affiché est d’inciter les contribuables à orienter leurs actifs vers l’investissement productif. Les conseillers en gestion de patrimoine expriment leur frustration face à ce qu’ils qualifient de « concours Lépine de la fiscalité ». Emmanuel Narrat, fondateur d’Haussmann Patrimoine, perçoit cette appellation d’« improductive » comme de la « démagogie », dénonçant un prétexte pour durcir l’IFI. François-Xavier Sœur, de Terrae Patrimoine, abonde en ce sens, qualifiant la démarche de « politique et non pas économique ».
Le nouvel impôt élargit l’assiette fiscale au-delà de l’immobilier. Sont désormais inclus les actifs numériques, les métaux précieux, les objets de valeur, et surtout les fonds en euros des contrats d’assurance-vie, jugés « improductifs » car ne finançant pas directement l’économie réelle. Cependant, certains biens immobiliers, tels que les logements loués sur le long terme et répondant à des critères environnementaux, pourraient être exclus de l’assiette.
Quant aux modalités, le seuil d’imposition est maintenu à 1,3 million d’euros de patrimoine net taxable, mais le barème progressif de l’ancien IFI est remplacé par un taux unique de 1% sur la fraction du patrimoine excédant ce seuil. Un abattement d’un million d’euros est prévu pour la résidence principale (ou un bien au choix), en lieu et place de l’ancien abattement de 30%. Ces changements, bien que visant une simplification apparente, introduisent une nouvelle complexité dans la distinction entre capital productif et improductif, ce qui nécessite une adaptation rapide des stratégies d’investissement.






