psychological-support-work
Découvrez comment la réhabilitation psychosociale ouvre les portes de l'emploi aux personnes atteintes de troubles psychiques, à travers des témoignages inspirants et des initiatives innovantes.

Vivre et travailler avec des troubles psychiques est non seulement possible, mais devient une réalité concrète pour un nombre croissant de personnes grâce à des dispositifs d’accompagnement innovants. Florian Aubry, atteint de schizophrénie stabilisée, en est un exemple éloquent. Après quatre ans de parcours sur mesure au centre Crisalid-Hauts-de-France (HDF), dédié à la réhabilitation psychosociale et à la remédiation cognitive, il occupe aujourd’hui un poste de médiateur de santé pair au centre hospitalier de Clermont-de-l’Oise.

Son histoire est celle d’un long combat, marqué par le traumatisme et l’isolement, jusqu’à une hospitalisation sous contrainte à 28 ans. Pourtant, même au plus fort de la crise, Florian n’a jamais abandonné l’idée de retrouver un emploi. Son thérapeute l’a orienté vers Crisalid-HDF, un centre qui s’appuie sur des méthodes reconnues internationalement depuis les années 1970.

La réhabilitation psychosociale offre une palette d’outils thérapeutiques variés : remédiation cognitive, développement des habiletés sociales, soutien à la motivation, et un accompagnement ciblé vers le monde du travail. Contrairement aux approches traditionnelles, Crisalid-HDF vise l’emploi classique, et non uniquement les structures adaptées. Florian a bénéficié d’un programme personnalisé pour renforcer sa mémoire, son attention, sa compréhension des émotions et sa confiance en lui. Ce cheminement lui a permis de reprendre pied, et même de découvrir sa vocation de médiateur de santé pair.

Crisalid-HDF est l’un des 135 centres de réhabilitation psychosociale créés en France ces quinze dernières années, accompagnant des dizaines de milliers de personnes chaque année. Ces structures sont essentielles pour le déploiement de la réhabilitation psychosociale sur tout le territoire, comme le souligne l’instruction de la direction générale de l’offre de soins de 2019. Des études, notamment celle menée par l’université d’Oxford en 2012, attestent de l’efficacité de ces programmes pour l’insertion professionnelle en milieu ordinaire, avec un taux d’insertion au moins deux fois supérieur aux pratiques traditionnelles.

Marisa Da Silva et Emilie Arlhac témoignent également de la réussite de ces accompagnements. Marisa, après un licenciement pour inaptitude lié à des troubles post-traumatiques, a retrouvé un poste d’agent d’accueil grâce à la Plateforme de Réhabilitation Professionnelle (PRP) du CHU de Montpellier. Emilie, confrontée à des troubles psychotiques et anxio-dépressifs, a appris à valoriser ses compétences et à gérer sa Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) pour devenir assistante administrative à la PRP.

Ces initiatives, basées sur des modèles anglo-saxons comme l’Individual Placement and Support (IPS), militent pour une transformation des pratiques soignantes. Comme l’affirme le psychiatre Nicolas Rainteau, « les soignants doivent arrêter d’associer les troubles psychiques à l’incapabilité. Avec un bon accompagnement, tout est possible. » Ce combat est essentiel pour offrir un véritable espoir et une pleine participation sociale aux personnes concernées par les troubles psychiques.