
À 61 ans, Ghislaine, cadre administrative dans l’enseignement supérieur et atteinte de bipolarité, continue de travailler malgré de multiples épreuves. Son témoignage met en lumière les **difficultés persistantes** de la fonction publique française à soutenir les employés souffrant de handicaps psychiques. Elle exprime le sentiment que ses conditions de travail actuelles mettent sa santé en péril, d’autant plus qu’une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) lui a été accordée.
Malgré un soutien initial de sa hiérarchie et de la médecine du travail, Ghislaine se sent désormais isolée. Ses requêtes pour un temps partiel, recommandées par son médecin, sont refusées par les ressources humaines face à une charge de travail toujours croissante, sa direction lui confiant toujours plus de missions. Cette situation n’est pas isolée : en France, on estime que treize millions de personnes sont concernées par un trouble psychique sévère, incluant la dépression, la schizophrénie, la bipolarité, ou les troubles de stress post-traumatique.
La question de la santé mentale au travail est devenue une préoccupation majeure en France, le gouvernement ayant même désigné la santé mentale comme « Grande Cause Nationale 2025 ». Des études récentes dressent un tableau alarmant de la santé mentale des employés français. Par exemple, en 2024, 42% des travailleurs se déclaraient en détresse psychologique modérée à élevée. Le stress touche 61% des travailleurs au moins une fois par semaine, et 19% quotidiennement. Les problèmes de santé mentale sont la principale cause d’absentéisme, représentant 22% des arrêts maladie.
Le coût des problèmes de santé mentale est estimé à 3 000 € par an et par employé, soulignant un impact économique considérable pour les entreprises. Face à cette situation, des initiatives sont mises en place, notamment des formations, du soutien quotidien et des remboursements de séances avec des professionnels de santé via les mutuelles. L’association Agefiph joue également un rôle clé en aidant les personnes handicapées dans leur vie professionnelle et en soutenant les entreprises dans leurs politiques d’intégration. Cependant, il reste beaucoup à faire pour que les personnes atteintes de handicap psychique, souvent invisibles, bénéficient d’un environnement de travail réellement inclusif et adapté.






