
Longtemps salués pour leur sécurité et leur approche personnalisée, les contrats d’assurance-vie luxembourgeois font face à un défi d’image. La récente faillite de FWU Life Insurance Lux SA a mis en lumière les risques potentiels, avec environ 30 000 épargnants français en attente de récupérer leurs fonds. Cet événement fragilise la réputation d’un produit financier réputé robuste, bien que les experts tempèrent en rappelant que le modèle luxembourgeois, bien que très sécurisé, ne protège pas contre les pertes liées à une mauvaise gestion ou à la dévalorisation des actifs sous-jacents.
Le système luxembourgeois repose sur un mécanisme fondamental appelé le « triangle de sécurité ». Il implique une convention tripartite entre le souscripteur, une banque dépositaire agréée par le Commissariat aux assurances (CAA) du Grand-Duché, et l’assureur. Cette structure assure une séparation légale et physique des avoirs des souscripteurs des actifs propres de la compagnie d’assurance. En cas de défaillance de l’assureur, le CAA peut bloquer les actifs pour protéger les intérêts des souscripteurs, leur conférant un « super privilège » de créancier de premier rang. Cela signifie que les assurés sont remboursés en priorité, avant même l’État ou d’autres créanciers.
Malgré cet accroc, l’assurance-vie luxembourgeoise conserve des atouts indéniables, notamment pour les investisseurs disposant de capitaux importants. Au-delà du « super privilège », ces contrats offrent une grande flexibilité financière. Ils permettent de bâtir des allocations d’actifs diversifiées via des Fonds Internes Collectifs (FIC), des Fonds Internes Dédiés (FID) et des Fonds d’Assurance Spécialisés (FAS), moyennant un ticket d’entrée souvent élevé.
La neutralité fiscale est un autre avantage majeur. Le Luxembourg n’impose pas les gains réalisés sur ces contrats ; seule la fiscalité du pays de résidence du souscripteur s’applique. Cette particularité évite la double imposition et s’adapte automatiquement aux règles fiscales des expatriés, sans complexité administrative. De plus, à la différence de la France, les retraits ne peuvent pas être bloqués par l’État, offrant une totale disponibilité de l’épargne.
Ainsi, malgré la faillite de FWU Life Insurance Lux SA qui a secoué le secteur, l’assurance-vie luxembourgeoise, grâce à son cadre réglementaire rigoureux et ses avantages financiers et fiscaux, demeure une option attractive pour une clientèle patrimoniale exigeante. Le remboursement des épargnants concernés par la faillite est un processus qui devrait s’étaler sur plusieurs années, avec des remboursements en tranches à partir de 2028.








