
Dans son dernier ouvrage, « Cette Amérique qui nous déteste », Richard Werly, éditorialiste au quotidien suisse Blick, explore la vision de l’Amérique de Donald Trump, où les Européens sont perçus comme responsables du déclin de l’Occident. L’auteur dresse le portrait d’une Amérique impérialiste, notamment sur le plan militaire. Pour Donald Trump, l’Europe est celle qui refuse de financer sa propre défense en acquérant des armes américaines. Cette posture est illustrée par le traitement réservé à l’Espagne lors du sommet de l’OTAN à La Haye, où le Premier ministre Pedro Sanchez a été marginalisé pour avoir refusé d’augmenter les crédits militaires exigés par Washington. Donald Trump méprise les alliés qui ne rapportent rien à son pays, une attitude qui s’avère payante pour le complexe militaro-industriel américain.
Les commandes affluent : des F-35 ont été acquis par la République tchèque, la Grèce, le Danemark, les Pays-Bas, la Belgique et même la Suisse, traditionnellement neutre. À cela s’ajoutent les millions de dollars d’équipements militaires américains achetés par les Européens pour l’Ukraine. Werly souligne que ce mépris de l’Amérique de Trump repose sur la perception d’une Europe « faible », « décadente » et moralisatrice, refusant l’exploitation de ses ressources naturelles. L’auteur insiste sur le fait que Donald Trump n’est pas une simple « anomalie » mais l’expression d’une tendance de fond caractérisée par une volonté de puissance insatiable et un désengagement de la relation transatlantique. Cette Amérique, dont les racines européennes se sont estompées, ne considère plus l’Europe comme un partenaire existentiel.
Le livre de Richard Werly invite l’Europe à une prise de conscience face à une Amérique qui la juge « faible, socialiste, islamisée et déclinante ». L’éditorialiste de Blick explique que ce sentiment anti-européen est profondément ancré dans les mentalités américaines. Pour l’Amérique de Trump, les valeurs européennes, jugées trop libérales et laïques, ainsi que la rigidité des normes légales et environnementales, sont en contradiction avec son idéologie conservatrice et ultralibérale. La droite chrétienne conservatrice américaine, incarnée par des figures comme J.D. Vance, vice-président de Trump, est prête à mener une guerre contre le « wokisme » européen. Werly estime que l’Europe doit comprendre cette nouvelle Amérique pour « continuer d’exister » et ne pas sortir de l’Histoire, car Donald Trump ne respecte que les forts.






