
Une rencontre inédite s’est déroulée ce lundi à la Maison-Blanche : le président syrien Ahmed al-Charaa a été reçu par Donald Trump. Cette visite marque un tournant majeur dans les relations entre les États-Unis et la Syrie, l’événement étant le premier du genre depuis l’indépendance de la Syrie en 1946. La discrétion était de mise, sans photos officielles ni conférence de presse, et Ahmed al-Charaa n’a pas été accueilli sur le perron comme le veut l’usage pour les autres chefs d’État.
Donald Trump avait déjà exprimé son appréciation pour Ahmed al-Charaa lors de leur première rencontre à Riyad en mai dernier, le décrivant comme « un jeune homme séduisant, un dur à cuire » avec « un passé difficile, très difficile. Un combattant. » Cette poignée de main initiale fut la première entre un président américain et un homologue syrien depuis celle de Bill Clinton avec Hafez el-Assad en 2000.
Ahmed al-Charaa, autrefois connu sous le nom d’Abou Mohammed al-Joulani et fondateur du Front al-Nosra, puis de Hayat Tahrir al-Cham, a accédé à la présidence de la République arabe syrienne à titre transitoire le 29 janvier 2025, après l’effondrement du régime de Bachar el-Assad en décembre 2024. Son retrait de la liste américaine des terroristes a précédé cette visite historique.
Les discussions entre les deux dirigeants ont porté sur des dossiers régionaux cruciaux, notamment la levée des sanctions américaines, la lutte contre l’État islamique et la préparation d’un accord de sécurité entre Damas et Tel-Aviv. La Syrie, après plus de treize ans de guerre civile, cherche activement des fonds pour sa reconstruction, estimée à plus de 216 milliards de dollars par la Banque Mondiale. Cette rencontre symbolise un nouveau chapitre dans la politique américaine au Moyen-Orient, consolidant l’alliance entre les deux nations.






