
Le président américain Donald Trump accueille ce lundi 10 novembre à la Maison Blanche le président de transition syrien, Ahmed Al-Charaa. Cette visite marque une étape cruciale, six mois après leur première rencontre en mai en Arabie saoudite, où Donald Trump avait annoncé la levée des sanctions américaines envers la Syrie. Arrivé samedi à Washington, Ahmed Al-Charaa est accompagné de son ministre des Affaires étrangères, Assad Hassan Al-Chibani.
Depuis sa prise de pouvoir en décembre 2024, la Syrie a opéré un repositionnement régional majeur. Le pays s’est éloigné de ses anciens alliés, l’Iran et la Russie, pour se rapprocher de la Turquie, des nations du Golfe et des États-Unis. Cette visite, la première d’un chef d’État syrien depuis l’indépendance en 1946, est perçue comme une consécration pour Ahmed Al-Charaa.
Un accord est attendu concernant l’adhésion de la Syrie à la coalition internationale antidjihadiste dirigée par les États-Unis, comme l’a indiqué l’émissaire américain pour la Syrie, Tom Barrack. L’établissement potentiel d’une base américaine à l’aéroport militaire de Mazzeh pourrait transformer la dynamique régionale, alors que la majorité des troupes américaines sont actuellement déployées dans les zones sous contrôle kurde.
Les discussions porteront également sur les négociations entre la Syrie et Israël pour un accord de sécurité. Cet accord inclurait un retrait israélien des zones du sud du pays occupées après la chute de Bachar Al-Assad. Donald Trump avait déjà encouragé Ahmed Al-Charaa à rejoindre les accords d’Abraham, qui ont normalisé les relations entre Israël et plusieurs pays arabes en 2020.
Les efforts diplomatiques d’Ahmed Al-Charaa ont été récompensés : vendredi, les États-Unis l’ont retiré de leur liste noire des terroristes. Le Conseil de sécurité de l’ONU avait déjà levé les sanctions à son encontre jeudi, saluant l’engagement syrien à lutter contre le terrorisme. Dimanche, il a rencontré Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international, pour discuter de la coopération et du soutien au développement économique de la Syrie, un pays qui cherche à financer sa reconstruction après treize ans de guerre civile, avec des coûts estimés à plus de 216 milliards de dollars.






