reunion-politics-election
Le Rassemblement national réalise une percée historique à La Réunion lors des législatives de 2024, tandis que la droite locale subit une déroute sans précédent, marquée par des pertes de figures emblématiques.

La Réunion a été le théâtre d’un bouleversement politique majeur lors des élections législatives de 2024. Pour la première fois, des candidats locaux du Rassemblement national (RN), certains peu connus, ont réalisé une percée historique dans les sept circonscriptions de l’île. Cette performance a été d’autant plus marquante que la droite traditionnelle a subi une déroute sans précédent, aucun de ses candidats n’ayant réussi à se qualifier pour le second tour. Cette situation est perçue par Jean-Jacques Morel, délégué départemental du RN et ancien candidat Les Républicains (LR), comme le résultat d’une « vieille droite qui a trahi ses électeurs et ses idéaux ».

La droite réunionnaise fait face à une crise profonde. Elle est critiquée pour son soutien aux gouvernements macronistes, ses querelles internes incessantes, des arrangements secrets présumés avec des personnalités de gauche, ainsi que son manque de vision et de projet clair. À l’approche des élections municipales de mars 2026, elle se retrouve dans une quête d’identité et de reconstruction, cherchant à rassembler ses voix dans un paysage politique en pleine mutation.

La situation est aggravée par la perte de plusieurs de ses figures emblématiques. Michel Fontaine, patron incontournable de LR à La Réunion et maire de Saint-Pierre, est décédé en mars. André Thien Ah Koon, maire du Tampon, a été condamné en mai 2024 à une peine d’inéligibilité de cinq ans. Ces départs marquent la fin d’une ère et obligent la droite réunionnaise à repenser son avenir et à trouver de nouveaux leaders pour tenter de regagner la confiance des électeurs. Cette période de transition s’annonce complexe pour un mouvement politique en pleine interrogation.