Emmanuel Chiva, à la tête de la Direction générale de l’armement (DGA) depuis juillet 2022, quittera prochainement ses fonctions. Cette information, initialement révélée par La Tribune et confirmée par Le Monde, intervient alors que la DGA est un acteur clé de l’achat et du développement des armes pour les forces françaises. Le ministère des Armées n’a pas commenté ce départ, qui survient en plein milieu de l’exécution de la Loi de Programmation Militaire (LPM) 2024-2030, visant à doubler le budget de la défense, comme souhaité par le président Emmanuel Macron.
La rumeur d’un possible départ circulait depuis plusieurs semaines, évoquant des postes au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives ou à l’Office national d’études et de recherches aérospatiales. Cependant, cette annonce a surpris, d’autant plus que M. Chiva avait exprimé en juillet, dans le magazine L’Express, « vivre [sa] meilleure vie » à la DGA.
Normalien et docteur en biomathématiques, Emmanuel Chiva, âgé de 56 ans, avait précédemment dirigé l’Agence de l’innovation de défense (AID) de septembre 2018 à juillet 2022. Son profil entrepreneurial, atypique pour ce poste, avec la direction de treize start-up notamment dans les jeux vidéo de simulation militaire, avait convaincu le président Macron et l’ancien ministre des Armées, Sébastien Lecornu, de le nommer à la tête de cette puissante administration. La DGA compte 10 500 agents et représente le premier investisseur de l’État.
Son successeur potentiel serait Patrick Pailloux, l’actuel directeur de cabinet de la ministre des Armées, Catherine Vautrin, et ancien directeur technique à la DGSE. La DGA est chargée de préparer l’avenir des systèmes de défense, d’équiper les forces armées françaises et de promouvoir les exportations de l’industrie de défense nationale.
