
Longtemps idéalisée, la figure de l’entrepreneur est remise en question par une étude récente. La Revue française de socio-économie a exploré les réalités concrètes du travail entrepreneurial, contrastant fortement avec les discours normatifs ambiants. Loin de l’image du succès assuré, de nombreux entrepreneurs se retrouvent confrontés à des difficultés inattendues et à une précarité croissante.
L’enquête, menée auprès de diverses populations comme les cartomanciennes en ligne ou les entrepreneurs des quartiers prioritaires, met en lumière les aspects méconnus de l’entrepreneuriat. Les chercheurs soulignent des activités souvent contraintes, des rapports de pouvoir déséquilibrés, un accès inégal aux ressources et des formes de précarité touchant cette catégorie de travailleurs.
Le cas des coachs en reconversion professionnelle est particulièrement révélateur. Nombre de ces futurs coachs, majoritairement des femmes très diplômées, aspirent à quitter un salariat insatisfaisant, marqué par un management toxique, l’ennui ou le manque de sens. L’expérience du burn-out est également fréquente chez près de la moitié des coachs interrogés, comme le révèle Anne Jourdain, maîtresse de conférences en sociologie à l’université Paris-Dauphine-PSL.
L’indépendance est perçue comme une voie vers l’autonomie et une identité professionnelle positive. Cependant, la précarité guette souvent. Des témoignages illustrent cette « précarité en col blanc », où des entrepreneurs peinent à générer des revenus suffisants. Par exemple, Marion, ex-chasseuse de têtes, ne réalisait que 4 000 euros de chiffre d’affaires annuel à ses débuts. David, ancien consultant, travaille depuis sa chambre d’enfance. Ces situations contrastent fortement avec l’image positive véhiculée sur les réseaux sociaux, dissimulant des réalités financières souvent sombres.






