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L'Autorité de la concurrence a infligé une amende de 4,6 millions d'euros à Doctolib pour abus de position dominante sur la prise de rendez-vous en ligne et la téléconsultation. L'entreprise fait appel.

L’Autorité de la concurrence française a infligé une amende de 4,6 millions d’euros à l’éditeur de logiciels médicaux Doctolib. La sanction, annoncée jeudi 6 novembre, fait suite à un constat d’abus de position dominante sur le marché de la prise de rendez-vous médicaux en ligne et de la téléconsultation. L’entreprise a immédiatement annoncé son intention de faire appel de cette décision.

La condamnation vise spécifiquement les clauses d’exclusivité que Doctolib imposait aux professionnels de santé souhaitant utiliser sa plateforme de prise de rendez-vous ou son service de téléconsultation. L’Autorité de la concurrence a également pointé du doigt le rachat du concurrent MonDocteur en 2018, estimant que ces pratiques visaient à « verrouiller le marché national des services de prise de rendez-vous ».

Selon l’Autorité de la concurrence, de nombreux documents internes de Doctolib révèlent une « volonté d’imposer l’exclusivité aux professionnels de santé », avec des dirigeants affichant clairement leur ambition de devenir « une interface obligatoire et stratégique entre le médecin et son patient afin de les verrouiller tous les deux ».

Dès le lancement de Doctolib Téléconsultation en 2019, les contrats prévoyaient une souscription préalable obligatoire au service de prise de rendez-vous en ligne. Les professionnels de santé étaient ainsi contraints de régler cumulativement les deux prestations, une pratique jugée anticoncurrentielle. Doctolib, quant à lui, conteste cette décision, affirmant qu’elle résulte d’une « lecture erronée » de son activité et de son secteur. La société estime ne pas être en position dominante, malgré son succès auprès du grand public.

La licorne française, forte de ses 3 000 salariés et d’un chiffre d’affaires annuel de 348 millions d’euros en 2024, soutient qu’elle n’équipe actuellement que 30 % des soignants français, un chiffre qu’elle compare à la taille de ses concurrents européens.