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Laurent Mauvignier a remporté le Prix Goncourt 2025 avec «La Maison vide». Le Prix Renaudot a été attribué à Adélaïde de Clermont-Tonnerre pour «Je voulais vivre», une relecture des Trois Mousquetaires centrée sur Milady.

Le prestigieux Prix Goncourt 2025 a été décerné, dès le premier tour, à La Maison vide de Laurent Mauvignier (éditions de Minuit), avec six voix contre quatre. L’annonce a été faite le mardi 4 novembre depuis le restaurant Drouant à Paris. Parmi les autres finalistes figuraient Le Bel obscur de Caroline Lamarche (Seuil), Kolkhoze d’Emmanuel Carrère (P.O.L) et La Nuit au cœur de Nathacha Appanah (Gallimard), cette dernière ayant remporté la veille le Prix Femina.

Dans la foulée, le Prix Renaudot a été attribué à Adélaïde de Clermont-Tonnerre pour son roman Je voulais vivre (Grasset). Son œuvre offre une relecture audacieuse des Trois Mousquetaires, en adoptant le point de vue de Milady, personnage qu’elle considère comme la victime du « plus grand féminicide de l’histoire de la littérature ».

La consécration de Laurent Mauvignier, né en 1967, vient réparer une longue attente. Remarqué depuis son premier roman Loin d’eux en 1999, publié comme tous ses ouvrages chez Minuit, il s’est affirmé comme un auteur majeur de sa génération. Ses œuvres, telles que Apprendre à finir, Dans la foule, Des hommes, Continuer et Histoires de la nuit, témoignent d’une recherche formelle alliant exigence et accessibilité.

Le roman de Mauvignier, une fresque familiale de 750 pages, plonge dans l’histoire du XXe siècle à travers les yeux d’une famille confrontée aux traditions et aux guerres mondiales. Le jury du Goncourt a salué une œuvre « fondamentale » et d’une « puissance littéraire » certaine. Pour sa part, Adélaïde de Clermont-Tonnerre, avec Je voulais vivre, redonne une voix et une profondeur au personnage de Milady, explorant sa vie et les malheurs qui l’ont forgée, loin de l’image détestable souvent véhiculée.