
Le président français Emmanuel Macron a annoncé ce mardi soir la libération de Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus en Iran depuis mai 2022. Accusés d’espionnage au profit des services de renseignement français et israélien, les deux ressortissants français ont quitté la prison d’Evin et sont en route pour l’Ambassade de France à Téhéran. Condamnés mi-octobre à des peines d’emprisonnement respectives de 20 et 17 ans, ils étaient les deux derniers Français officiellement détenus en Iran.
Emmanuel Macron s’est félicité de cette «première étape» sur X, soulignant que le dialogue se poursuit pour permettre leur retour en France «le plus rapidement possible». Il a remercié l’ambassade et les services de l’État pour leur mobilisation. Le ministre français des Affaires étrangères a précisé que la professeure de Lettres modernes et son compagnon sont actuellement «en sécurité» à la résidence de l’ambassadeur de France à Téhéran, «dans l’attente de leur libération définitive». Jean-Noël Barrot a échangé avec leur famille et dépêché une équipe pour les accompagner personnellement.
Invité au 20 heures de France 2, le ministre a affirmé qu’ils vont bien, sont soulagés et en bonne santé physique et morale après «ce calvaire et cette épreuve». Il a souligné que les efforts pour obtenir leur libération définitive et leur retour en France ne relâcheront pas, mais a esquivé la question d’une date de retour. Il a conclu en appelant à une libération immédiate et inconditionnelle de Cécile Kohler et Jacques Paris lors d’un échange avec son homologue iranien.
Les avocats des deux Français ont salué un «jour nouveau», marquant la fin de leur «détention arbitraire qui a duré 1277 jours». Ils ont déclaré qu’ils veilleront à ce que justice soit rendue pour les deux Français «dont les droits ont été bafoués chaque jour depuis ce 7 mai 2022». Incarcérés dans la section 209 de la prison d’Evin, réservée aux prisonniers politiques, Cécile Kohler et Jacques Paris avaient été arrêtés le 7 mai 2022, au dernier jour d’un voyage touristique en Iran.
Le ministère français des Affaires étrangères n’a cessé de dénoncer les conditions de détention «inhumaines», les qualifiant de «torture» et déposant un recours contre la République islamique iranienne. La libération de Cécile Kohler et Jacques Paris intervient moins d’un mois après celle de Lennart Monterlos, un Franco-Allemand également détenu. L’Iran a souvent utilisé les arrestations de ressortissants occidentaux comme monnaie d’échange, et cette libération pourrait s’inscrire dans une logique d’échanges de prisonniers.






