Reza-Pahlavi-portrait
Depuis son exil, Reza Pahlavi, fils du dernier chah d'Iran, ambitionne de remonter sur le trône, porté par une partie de la société iranienne en quête de changement.

Depuis son exil américain, Reza Pahlavi, 65 ans, fils du chah Mohammad Reza Pahlavi, nourrit l’ambition de restaurer la monarchie constitutionnelle en Iran. Chassé par la révolution islamique de 1979, il n’a pas revu son pays depuis près d’un demi-siècle. Pourtant, cette figure du passé incarne aujourd’hui un espoir pour une partie de la société iranienne en quête de nouvelles perspectives politiques.

Certains Iraniens, comme Samira de Téhéran, estiment que la monarchie constitutionnelle est désormais la seule voie possible. Elle compare même les dirigeants actuels de la République islamique, Khomeini et Khamenei, à des monarques qui ne s’assument pas. Le souvenir de la répression sous le règne Pahlavi semble s’estomper face aux atrocités de la République islamique et aux déceptions engendrées par les réformateurs. Le mouvement de protestation « Femme, vie, liberté » de 2022, déclenché par le décès de Mahsa Amini, a été un catalyseur, poussant de nombreux Iraniens à se remémorer une époque révolue, symbolisée par les images de femmes en minijupe des années 1970 diffusées par des chaînes basées à Londres.

Reza Pahlavi se positionne comme un leader de transition, avec un plan détaillé pour les cent jours suivant la chute du régime, axé sur une transition démocratique. Il a souvent exprimé son aversion pour le régime des mollahs et a appelé à la désobéissance civile. Malgré un certain soutien en ligne et des apparitions médiatiques, sa popularité réelle en Iran est difficile à évaluer et fait l’objet de débats. Certains le perçoivent comme une figure éloignée de la réalité iranienne, voire une « marionnette de l’étranger », en raison de son mode de vie américain et de son soutien affiché à Israël. Toutefois, il continue d’être une figure centrale pour les mouvements monarchistes iraniens en exil qui souhaitent le retour d’une monarchie constitutionnelle.

Les analystes soulignent que l’intérêt médiatique croissant pour Reza Pahlavi pourrait être lié aux tensions actuelles en Iran et à la recherche d’alternatives politiques. Les monarchistes sont très actifs sur les réseaux sociaux, diffusant des vidéos et des photos en faveur du prince héritier. Pour sa part, Reza Pahlavi a toujours affirmé ne pas chercher à diriger l’Iran, mais plutôt à permettre au peuple iranien de choisir son futur régime par référendum, qu’il s’agisse d’une république ou d’une monarchie.