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Le Rassemblement national a fait voter pour la première fois un de ses textes à l'Assemblée nationale, une victoire historique pour Marine Le Pen. La dénonciation de l'accord franco-algérien de 1968 a été adoptée grâce au soutien de LR et Horizons, et à l'absence de députés du bloc central.

Pour la première fois de son histoire, le Rassemblement national (RN) a réussi à faire adopter un de ses textes à l’Assemblée nationale. Jeudi, lors de la niche parlementaire du parti, la proposition de résolution visant à dénoncer l’accord franco-algérien de 1968 a été adoptée par 185 voix pour et 184 contre. Cette victoire, obtenue à une voix près, est qualifiée d’« historique » par Marine Le Pen, présidente du groupe RN.

Marine Le Pen s’est félicitée de cette avancée devant les caméras, soulignant que son parti défendait depuis longtemps la suppression de cette convention de 1968, qui offre des clauses spécifiques aux Algériens en matière d’immigration et de séjour en France. Elle a insisté sur le caractère démocratique du vote. Le contexte actuel, marqué par la condamnation de l’écrivain Boualem Sansal et du journaliste Christophe Gleizes en Algérie, a également joué un rôle.

L’adoption de ce texte a créé la surprise, notamment après la décision du groupe Renaissance de voter contre. Le RN a bénéficié de l’absence d’une partie des députés du bloc central et de gauche, ainsi que du soutien de l’UDR, d’Horizons (parti d’Édouard Philippe) et des Républicains (LR) menés par Laurent Wauquiez. Ce dernier a justifié le vote de son groupe en rappelant que LR avait déjà porté une résolution similaire par le passé, arguant que la relation franco-algérienne nécessitait d’être reconstruite sur de nouvelles bases. Sébastien Chenu, député RN et vice-président de l’Assemblée, a également voté, imitant d’autres présidents de séance.

L’absence de Gabriel Attal, ancien Premier ministre et président du groupe Renaissance, a été particulièrement remarquée et critiquée par l’opposition de gauche. Seuls 30 des 92 députés Renaissance étaient présents, et des abstentions ont été constatées au sein du camp présidentiel. Les groupes de gauche n’ont pas non plus fait le plein de leurs voix contre le texte. Cette journée marque la fin du « cordon sanitaire » qui isolait le RN au Palais Bourbon, une situation saluée par des figures comme Marion Maréchal et Éric Zemmour. Marine Le Pen a interpellé le Premier ministre Sébastien Lecornu, l’invitant à respecter la volonté de l’Assemblée et à faire connaître ce vote à l’Algérie.