
Les prévisions concernant l’évolution des taux des crédits immobiliers pour les prochaines semaines sont contradictoires, créant une certaine incertitude sur le marché. D’après les premières analyses de ses partenaires bancaires, le courtier Empruntis anticipe une tendance haussière pour le mois de novembre. En revanche, d’autres acteurs du marché affichent un optimisme légèrement plus prononcé.
Empruntis estime les taux moyens à 3,55 % sur vingt-cinq ans, 3,40 % sur vingt ans et 3,25 % sur dix ans. De son côté, le courtier Pretto les évalue respectivement à 3,34 %, 3,26 % et 3,15 %. Cette divergence s’explique principalement par le fait qu’Empruntis communique des conditions de crédit avant toute négociation, tandis que Pretto intègre déjà une dimension de négociation potentielle.
Selon Caroline Pasquereau, directrice marketing stratégique du groupe Empruntis, cette hausse est la conséquence de conditions de refinancement bancaire plus exigeantes qu’il y a quelques mois. Elle ajoute : « On aurait pu s’attendre à ce que les taux de crédit augmentent dès cet été, c’est une hausse décalée. Il ne faut pas oublier qu’actuellement les banques ne gagnent presque pas d’argent sur les crédits. » Pierre Chapon, directeur général et cofondateur de Pretto, nuance cette perspective en observant que « certaines enseignes ajustent encore leurs taux à la marge, mais la tendance dominante reste à la modération ».
Ceux qui, il y a quelques mois, espéraient une baisse des taux, notamment suite aux décisions de la Banque centrale européenne, doivent désormais faire face à un contexte moins favorable. Caroline Arnould, directrice générale du courtier Cafpi, avait précédemment estimé que « l’incapacité des politiques à fournir au pays un budget pour 2026 pourrait avoir un impact avec comme conséquence une hausse des taux, mais celle-ci devrait rester contenue ».
Récemment, la note de la dette souveraine française a été dégradée par l’agence S&P, après Fitch. Cependant, la décision de Moody’s de ne pas sanctionner la France a tempéré l’inquiétude des marchés, et par conséquent la pression sur les obligations assimilables du Trésor, qui servent de référence pour la fixation des crédits immobiliers.








