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Des peines de prison avec sursis et des amendes ont été requises à Paris contre dix personnes pour le cyberharcèlement de Brigitte Macron, victime d'une fausse information la dépeignant en personne transgenre. Sa fille, Tiphaine Auzière, a témoigné de l'impact « croissant » de ces rumeurs sur la santé et les conditions de vie de sa mère. Les prévenus invoquent la liberté d'expression.

Des peines de prison avec sursis, de trois à douze mois, et des amendes pouvant atteindre 8 000 euros ont été requises le mardi 28 octobre à Paris contre dix personnes jugées pour le cyberharcèlement de Brigitte Macron. L’épouse du chef de l’État a été la cible d’une fausse information la présentant comme une personne transgenre et l’accusant d’être en réalité son frère, Jean-Michel Trogneux. Les réquisitions les plus sévères ont visé Amandine Roy, Bertrand Scholler et Aurélien Poirson-Atlan, considérés comme les « instigateurs » de cette infox, selon le procureur Hervé Tétier.

Devant le tribunal, Tiphaine Auzière, fille de Brigitte Macron, a témoigné d’une « dégradation des conditions de santé » de sa mère. Elle a expliqué que Brigitte Macron est contrainte de « faire attention aux tenues [qu’elle porte], aux postures car elle sait que son image peut être détournée » en permanence. Mme Macron est constamment sur le « qui-vive » par crainte que son image soit « détournée », dénonçant la « haine » et la « remise en cause systématique » de « son identité, son sexe » et « sa probité ». Ce « tourbillon de messages » a un « impact croissant sur [les] conditions de vie » et la « santé » de Mme Macron, générant de l’anxiété chez elle et ses petits-enfants.

Cette action judiciaire en France, complétée par une plainte aux États-Unis, intervient après quatre ans de rumeurs persistantes, largement relayées par les réseaux complotistes. Parmi les prévenus, Aurélien Poirson-Atlan, connu sous le pseudonyme de Zoé Sagan, a invoqué son droit à la « satire », qu’il décrit comme l’« ADN du pays ». La médium Delphine J., alias Amandine Roy, auteure d’une vidéo virale de 2021 affirmant que Brigitte Macron n’aurait jamais existé et que son frère aurait pris son identité, a exercé son droit au silence. Cette vidéo, vue plus de 4 millions de fois, a considérablement amplifié la rumeur. Le couple présidentiel a également engagé des poursuites contre l’Américaine Candace Owens, autrice d’une série de vidéos intitulée « Becoming Brigitte ».